ven. Déc 6th, 2024

Qui n’a jamais renoncé à une visite, découragé par une trop longue file d’attente ou subi les effets d’une surfréquentation de certains sites touristiques ? Le surtourisme est désormais ancré dans notre expérience du voyage avec des conséquences néfastes pour l’ensemble des acteurs : les sites touristiques, les populations locales et les touristes eux- mêmes. L’étude exclusive Evaneos sur “Les Français face au surtourisme”, réalisée par OpinionWay, montre qu’au moins 6 Français sur 10 ont eu à en pâtir lors de leurs vacances.

Entre autres exemples, trois quarts d’entre eux ont déjà renoncé à visiter un site en raison du temps d’attente. L’étude Evaneos-OpinionWay mesure les effets du tourisme intensif sur leur expérience du voyage et donne l’ampleur des défis à relever pour instaurer une pratique vertueuse du tourisme, profitable à tous sur le long terme.

Vers une normalisation du phénomène ?

 

Concept récent, la notion de surtourisme est largement connue des Français, dont les trois quarts déclarent en avoir déjà entendu parler (74%) et plus de la moitié en connaissent la définition précise (54%). Plus les Français voyagent, plus leurs connaissances s’affinent. Parmi les voyageurs fréquents (au moins une fois par trimestre), 80% ont déjà entendu parler du concept et 60% en ont une connaissance précise, contre 59% pour ceux ne voyageant jamais. Ils sont encore plus nombreux à être familiers de la notion de surtourisme lorsqu’ils voyagent en dehors de l’Europe (90% l’ont déjà entendue, dont 62% voyant bien ce dont il s’agit).

 

Plus concrètement, certains sites touristiques se distinguent aux yeux des Français par leur surfréquentation. Avec deux lieux particulièrement emblématiques, Paris apparaît comme la première victime de son succès. Pour 66% des personnes interrogées, il s’agit de la ville la plus touchée par le surtourisme, en premier lieu du fait de la Tour Eiffel (52%) puis du Louvre (31%). Elle est suivie par Venise et la place Saint-Marc (41%).

 

Les sites les plus sujets au surtourisme selon les Français.

“Avec deux monuments emblématiques en première et troisième position, Paris est la ville la plus touchée par le surtourisme selon l’échantillon de personnes interrogées. Une perception qui contraste avec les statistiques de fréquentation où la Tour Eiffel arrive seulement en septième position derrière la Cité interdite, le Château de Versailles, le Mémorial de Lincoln à Washington, le Colisée en Italie, le Taj Mahal en Inde. La proximité avec des sites sur- fréquentés rend le surtourisme plus visible aux yeux des Français” – Constate Laurent de Chorivit, Co-CEO d’Evaneos.

Si 41% des Français déclarent avoir subi le surtourisme (en particulier les couples avec enfants à 53%), ils sont encore plus nombreux (92%) à pointer du doigt au moins l’un de ses effets concrets : de la saleté ou des déchets observés sur des sites (84%), une foule trop importante (74%) ou le temps d’attente trop long (71%), …

47% des Français ont déjà fait la queue pour prendre la photo d’un site emblématique… en tout point identique à celle des autres touristes.

 

Les Français sont lucides sur les impacts du surtourisme.

“Il existe un décalage entre le sentiment d’avoir subi le surtourisme et le vécu réel des Français. Un paradoxe qui traduit une forme de normalisation du phénomène, sans le nommer comme tel. Aujourd’hui, faire la queue pendant des heures, tenter d’apercevoir un tableau parmi une foule de curieux ou encore esquiver les déchets sur un site touristique se banalisent, si bien que certains ne le perçoivent pas comme une conséquence directe de la sur-fréquentation. Un immense travail de sensibilisation reste encore à faire !” – commente Aurélie Sandler, Co-CEO d’Evaneos.

Les Français souhaitent continuer de voyager sans culpabiliser

Bien qu’ils en observent les effets, seuls 23% des Français estiment en être en partie responsables. Cependant ce sentiment de responsabilité s’accentue pour les personnes qui voyagent loin (48% parmi ceux habitués à parcourir l’Europe et 65% parmi ceux voyageant aux quatre coins du monde), sans pour autant les freiner dans leur soif de voyage et de découverte.

Lutter contre le surtourisme OK, mais pas à n’importe quel prix !

 

Le surtourisme a donc des conséquences clairement identifiées par les Français. Fait étonnant, l’impact néfaste pour la vie locale prime l’inconfort généré pour les touristes sur place.

 

L’impact sur la vie locale prime sur l’inconfort généré pour les touristes sur place.

 
Le premier impact perçu est ainsi la dégradation des sites touristiques avec la présence de déchets ou des tags (67%), la dégradation des ressources naturelles présentes sur les sites (61%), la dégradation de la qualité de vie pour les populations locales (57%), la hausse du coût de la vie pour les populations locales (49%). L’impact pour les touristes n’est finalement relevé que par moins de la moitié des Français. La seule conséquence liée à l’expérience des touristes sur place qui dépasse la barre des 50% est l’augmentation des prix (54%).

Les réflexes s’installent chez les Français, en particulier les plus jeunes.

ZOOM SUR LES JO: Les Français redoutent une accentuation du surtourisme à Paris

Les Français ont déjà la conviction que Paris est la ville la plus touchée par le surtourisme et les Jeux Olympiques accentuent leurs inquiétudes, particulièrement parmi les Franciliens.

89% des Français disent que les JO vont aggraver le surtourisme à Paris
91% estiment que les JO vont contribuer à une hausse de prix de la restauration, des hébergements et des transports
91% déclarent que les JO vont complexifier les déplacements en transports en commun
80% des 18-24 ans considèrent que les JO vont leur permettre de réaliser des rencontres et des mélanges de cultures internationales (contre 67% de la population totale).

Pour remédier à ces situations, les Français ont déjà commencé à adopter de nouvelles habitudes de voyage : les trois quarts déclarent chercher des destinations de vacances avec peu de touristes (75%) et presque la même proportion préfère des itinéraires hors des sentiers battus (72%), même lorsqu’ils vont sur des sites qui connaissent une forte affluence touristique. C’est particulièrement le cas des voyageurs fréquents qui sont 83% à fuir les touristes et 79% à choisir des itinéraires alternatifs. Une tendance au “slow tourism” se dessine par ailleurs puisque 68% des Français se disent prêts à limiter leur nombre de voyages. Certains sont même prêts à aller plus loin et soutiennent majoritairement l’instauration de quotas pour limiter la sur-fréquentation des sites (52%).

81% des 18-25 ans privilégient les destinations de vacances avec un peu de touristes, plutôt que des itinéraires alternatifs dans des destinations déjà sur-exposées (72%).

“Point positif, même s’ils ont vécu des situations de surtourisme, je suis heureux de constater que les Français restent enthousiastes à l’idée de continuer à voyager et ont déjà de bons réflexes ! Certains renoncent à des destinations saturées au profit de sites moins exposés, d’autres planifient des itinéraires alternatifs pour éviter les lieux trop fréquentés. La dynamique est bonne, mais il faut accélérer. C’est ce à quoi nous oeuvrons depuis 15 ans chez Evaneos, avec des agences locales partenaires sur place, connaissant mieux qui quiconque leur destination et les lieux à contourner, les moments à éviter, la façon de vivre une expérience différente, plus authentique et plus loin des foules” – déclare Laurent de Chorivit, Co-CEO d’Evaneos.

En revanche, s’ils sont prêts à faire des efforts, le prix reste le principal frein : seule une minorité de Français serait prête à payer plus cher pour son voyage (26%). Cette proportion s’élève néanmoins à 34% chez les voyageurs fréquents et à 54% pour ceux ayant le sentiment de contribuer au surtourisme.

Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1009 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview) du 24 au 25 janvier 2024.

 

À propos d’Evaneos

Créé en 2009, Evaneos est l’un des pionniers du tourisme à impact. Persuadé qu’il est possible de concilier envie d’ailleurs et conscience sociétale, Evaneos propose une offre alternative et éthique basée sur le “mieux voyager”. Soucieuse de réduire l’empreinte globale du voyage touristique, la société s’appuie sur un modèle vertueux consistant à mettre en relation directe ses clients avec des experts locaux pour leur proposer des aventures humaines sur-mesure hors du commun. En choisissant Evaneos, les personnes à la recherche d’évasion et de sens deviennent acteurs d’un développement économique responsable et respectueux des régions visitées.