jeu. Nov 21st, 2024

En 2024, le château de Versailles annonce un riche programme d’expositions dans son domaine et en Asie. Au printemps au Grand Trianon, la première exposition sera dédiée à la fastueuse commande en 1811 de soieries pour Napoléon à Versailles. Ensuite, dans l’orangerie et durant tout l’été, le château invitera l’artiste Eva Jospin à exposer son œuvre monumentale Chambre de soie. Une grande exposition sera consacrée au cheval, en écho aux épreuves équestres de Paris 2024. Enfin, la Chine sera à l’honneur avec une exposition exceptionnelle à Pékin sur les relations entre Versailles et la Chine au XVIIIe siècle, en partenariat avec la Cité interdite, et l’exposition itinérante Virtually Versailles fera une nouvelle escale à Hangzhou.

 

Soieries impériales pour Versailles,
collection du mobilier national

Du 19 mars au 23 juin 2024
Grand Trianon

En partenariat avec le Mobilier national

En février 1810, Napoléon, qui avait émis le souhait de réaménager Versailles, octroya un fonds spécial de six millions de francs à cet effet. Au même moment, les manufactures lyonnaises de soieries connaissaient de grandes difficultés. L’Empereur désira réaliser une grande commande pour les sortir de cette crise et leur dédia deux millions de francs. Entre 1811 et 1813, ce ne sont pas moins de 80 km d’étoffes qui seront livrées par les soyeux lyonnais au Garde-meuble impérial pour Versailles. L’exposition que proposeront le château de Versailles et le Mobilier national reviendra sur l’historique de cette grande commande.

La première partie de l’exposition évoquera le contexte historique et économique de cette commande exceptionnelle. Des échantillons d’origine et des documents d’archives illustreront l’implication des différents acteurs, des soyeux lyonnais à la méticuleuse administration impériale qui développa à cette occasion des techniques de vérification inédites. De plus, les progrès du domaine textile seront évoqués grâce à la présentation d’une machine à tisser à la mécanique Jacquard ou de techniques d’investigation dans le domaine de la chimie et de la teinture.

Une deuxième partie sera consacrée aux aménagements architecturaux envisagés pour Versailles par Napoléon formant le contexte de la commande passée aux soyeux de Lyon. Débats d’architectes et évolution du goût entre l’Ancien Régime et le début du XIXe siècle seront évoqués notamment grâce à des dessins de Jacques Gondoin.

L’exposition proposera ensuite de découvrir les projets de décor pour Versailles par les différents soyeux lyonnais et la destinée des soieries de la grande commande de Napoléon, notamment sous la monarchie de Juillet et le Second Empire. Les 80 km d’étoffes livrées en 1813 et jamais utilisées sous le Premier Empire témoignent de l’originalité inattendue des couleurs et des motifs retenus. Les soyeux de Lyon, relancés grâce cette commande considérable, rivaliseront d’audace pour satisfaire l’Empereur et son épouse. L’exposition présentera un ensemble unique de 120 soieries. 

Grâce à des échantillons de soieries très variés selon leur coloris et leurs motifs, l’exposition se penchera sur l’univers des manufactures de Lyon sous le Premier Empire.

Enfin, exceptionnellement, la visite de l’appartement de l’Empereur au Grand Trianon sera intégré au parcours de l’exposition. Des échantillons des étoffes lyonnaises d’origine seront mises en regard des restitutions textiles. 

Commissariat
Muriel Barbier, conservateur du patrimoine
Noémie Wansart, collaboratrice scientifique, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

 

eva jospin - versailles

Du 18 juin au 29 septembre 2024
Orangerie du château de Versailles

S’inspirant de la salle aux Broderies du palais Colonna de Rome et du roman Une chambre à soi de Virginia Woolf, Chambre de soie est une prouesse de broderie. Ces murs de paysages de 350 m2 ont été produits par les artisans de l’atelier Chanakya et de la Chanakya School of Craft à Mumbai, en dialogue permanent avec Eva Jospin. Chaque trait du dessin de l’artiste est devenu un fil en utilisant plus de 400 nuances d’écheveaux de soie, de coton et jute, créant une installation à la manière des panoramas du XIXe siècle. Invitée par Maria Grazia Chiuri, Eva Jospin a présenté Chambre de soie à l’occasion du défilé de la collection haute couture automne-hiver 2021-2022 de la maison Dior.

Un dialogue singulier avec l’orangerie du château de Versailles

Pour imaginer cette œuvre saisissante, Eva Jospin a puisé son inspiration parmi ses thèmes de prédilection : la nature, la déambulation et les folies architecturales. À l’orangerie, Chambre de soie sera exposée de façon linéaire et incitera ainsi à la promenade afin que le visiteur soit engagé dans une expérience immersive. 

À l’occasion de son exposition, Eva Jospin ajoutera à son œuvre un lé de broderie inédit. Ce panneau prendra pour inspiration les bosquets des jardins de Versailles, et notamment celui des Bains d’Apollon, remanié à la fin du XVIIIe siècle par le peintre et paysagiste Hubert Robert, dont le travail nourrit la réflexion d’Eva Jospin sur la place des jardins. La force architecturale unique de l’orangerie s’imposera comme l’écrin idéal de la broderie monumentale de l’artiste : une correspondance d’échelle, et aussi de thème, celui de la promenade. La visite à Versailles en est une, de bosquets en cascades, la broderie en propose une seconde, invitant les visiteurs à flâner. L’artiste a su, comme dans un miroir, condenser un autre jardin, tout aussi spectaculaire que ceux de Versailles.

Eva Jospin

Née en 1975, Eva Jospin est diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Depuis une quinzaine d’années, elle compose des paysages forestiers et architecturaux qu’elle développe dans différents médiums. Lauréate du Prix de l’Académie des Beaux-Arts en 2015 et pensionnaire de la Villa Médicis à Rome en 2017, elle bénéficie de nombreuses expositions d’envergure en Europe, en Amérique et en France, actuellement au Palais des papes à Avignon avec Palazzo. Eva Jospin est représentée depuis mai 2023 par la GALLERIA CONTINUA. 

L’exposition est rendue possible grâce au mécénat de Parfums Christian Dior 

 

cheval en majesté au cœur d’une civilisation

Du 2 juillet au 3 novembre 2024
Château de Versailles

Le château de Versailles présentera une grande exposition consacrée au cheval et à la civilisation équestre dans la culture occidentale, du XVIe siècle au début du XXe siècle. Plus de 400 œuvres provenant de collections du monde entier dont beaucoup présentées pour la première fois en France, permettront de mettre en lumière la longue histoire qui relie l’Homme au cheval. Service, pleasure, power : telle est la trilogie qui régit la culture équestre des Temps Modernes en Europe. Au premier rang des moyens d’expression du pouvoir et de la distinction, le cheval sera abordé dans ses dimensions multiples : politiques, militaires, académique, scientifiques, artistiques, culturelles, légendaires ou imaginaires. L’exposition sera déployée dans un parcours qui traversera plusieurs espaces emblématiques du Château.

Commissariat
Laurent Salomé, directeur du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Hélène Delalex, conservatrice du patrimoine au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

 

Le château de Versailles et la cité interdite 
Les échanges entre la France et la chine au xviiie siècle

Du 1er avril au 30 juin 2024
Musée du Palais, Cité interdite, Pékin
En partenariat avec le Musée du Palais, Pékin

À l’occasion du soixantième anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine, le château de Versailles et la Cité interdite proposeront une exposition consacrée aux échanges établis entre les deux pays depuis la fin du XVIIe siècle.

L’exposition illustrera la politique diplomatique amorcée par Louis XIV en direction de son contemporain, l’empereur Kangxi, marquée en particulier par l’envoi en Chine, en 1685, de pères jésuites français qui gagnèrent la cour de Pékin en tant que mathématiciens du roi. Cette initiative permit aux deux pays de nouer des relations de confiance et d’estime réciproques, souvent méconnues, qui durèrent jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Cette situation diplomatique particulière et cet intérêt mutuel ont contribué à la naissance en France de la sinologie moderne.

À la cour de France, l’attrait pour la Chine et l’art chinois se manifestait de diverses manières à travers quatre phénomènes principaux : l’importation d’objets d’art chinois, la transformation de certaines œuvres d’importation, l’imitation de produits de la Chine et l’influence très vive de l’art chinois dans l’art français. L’exposition illustrera ainsi l’inépuisable source d’inspiration que constituèrent les différentes facettes de l’art chinois pour les artistes et les intellectuels français, que ce soit dans le domaine de la peinture, des objets d’art, du décor intérieur, de l’architecture, de l’art des jardins, de la littérature, de la musique ou des sciences.

Parallèlement, à la cour de Chine, de nombreux jésuites français suivirent l’arrivée des mathématiciens du roi envoyés par Louis XIV, dont certains servirent longtemps à la cour. Avec leur présence, la culture française eut une influence importante dans de nombreux domaines tels que la science, l’art, l’architecture, la médecine ou encore la cartographie à la cour des Qing. Ainsi des horloges, des instruments scientifiques, des estampes, des porcelaines, des bronzes, des livres et d’autres objets de la collection du Musée du Palais attestent des échanges culturels entre les deux pays. 

L’exposition présentée à Pékin rassemblera une sélection d’œuvres du château de Versailles et du Musée du Palais qui témoigneront plus largement de la véritable fascination éprouvée par la cour de Versailles mais aussi par les grands amateurs français pour toutes les productions chinoises. Elle révèle les efforts et les réalisations de la Chine et de la France pour parvenir à une compréhension mutuelle et à des échanges culturels au XVIIIe siècle et restitue de manière vivante les échanges culturels et artistiques entre les deux pays pendant plus d’un siècle.

Commissariat
Marie-Laure de Rochebrune, conservateur général du patrimoine au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Guo Fuxiang, conservateur au Musée du Palais

 

Virtually versailles

À partir du 2 mai 2024
Winland Center, Hangzhou, Chine

Après le succès des éditions de Shanghai, Hong-Kong et Macao, l’exposition itinérante Virtually Versailles aura pour prochaine étape la ville de Hangzhou, en Chine. Cette exposition immersive permettra aux visiteurs du monde entier de découvrir l’univers de Versailles grâce aux technologies les plus innovantes : réalité augmentée, réalité virtuelle, vélos connectés ou encore projections à 360°. 

L’exposition Virtually Versailles est conçue comme une première exploration du Château permettant au plus grand nombre de découvrir son histoire et ses collections. Néanmoins, chaque édition est unique, agrémentée de nouveaux contenus et d’une scénographie propre. 
À Hangzhou, l’exposition se tiendra au Winland Center, au cœur d’un quartier historique de la ville. À cette occasion, 56 musiciens de l’orchestre de l’Opéra royal de Versailles joueront un concert à l’ouverture de l’exposition.