mer. Déc 25th, 2024

Les prémices de la ville actuelle remontent à l’ère gallo-romaine lorsque la Cité d’Alet
(ou Aleth) fut fondée, dans le quartier actuel de Saint-Servan.
CORSAIRE MAIS PAS PIRATE !
Dès le 16e
siècle le roi délivre aux capitaines une ‘Lettre de marque‘ qui octroie, en temps de guerre, le droit
de courir en mer à l’abordage des navires ennemis pour renforcer la Marine. En contrepartie, un pourcentage
des bénéfices de la course est reversé au roi.
En cas de capture, l’issue est différente entre un corsaire et un pirate ! Ne pouvant attaquer les navires marchands
qu’en temps de guerre, le corsaire bénéficie du statut de prisonnier de guerre.
A l’inverse, le pirate étant un hors-la-loi, il est considéré comme tel : il est souvent pendu haut et court…
Le centre historique communément dénommé
‘Intra-Muros’, est le plus corsaire des quartiers
malouins ; enserrés dans leurs remparts, les nombreux
habitants, armateurs, marins ou artisans, tous étaient
tournés vers la mer. Centre névralgique d’où partaient
les navires vers les Indes, le Nouveau Monde et les
comptoirs européens, Saint-Malo abrite les grandes
demeures d’armateurs qui sont aujourd’hui les témoins
d’un glorieux passé.
À l’origine, ‘le rocher’ n’abritait qu’un simple ermitage
habité par un dénommé Aaron ; il y fut rejoint par
Mc Low, un moine gallois venu évangéliser l’Armorique
au 6e
siècle : il donna son nom à la ville. Afin de lutter
contre les invasions, les habitants d’Alet s’installent sur
l’îlot isolé.
La ville fut rapidement fortifiée puis agrandie pour
devenir au cours des siècles, une cité maritime
importante doublée d’un fort esprit indépendant :
‘Ni Français, ni Breton, Malouin suis !’ République
durant 4 années (1590 – 1594), Saint-Malo est restée
fidèle à sa devise.
Nid de corsaires au 16e
siècle, puis port de cabotage
aux dimensions européennes, Saint-Malo est au 17e
siècle, le premier port du royaume avec un trafic
portuaire intense. Les bateaux malouins, qui participent
au commerce de l’Espagne avec les Amériques, sont
armés ‘en course et en commerce’ afin d’assurer leur
propre sécurité. Véritables gens de guerre, les armateurs
malouins effectuent plus de 900 armements corsaires
entre 1688 et 1713 !
Les armateurs, étaient et sont toujours ces propriétaires
qui arment (c’est-à-dire équipent) des bateaux
pour le transport de marchandises, de passagers
ou pour la pêche.
Célèbres corsaires malouins
Robert Surcouf
Né en 1773, son tempérament impétueux et son
nombre impressionnant de prises lui ont valu le titre de
Roi des corsaires. Son plus célèbre exploit est la prise
du Kent, puissant navire de la Compagnie anglaise
des Indes. Surcouf devient alors l’un des plus riches et
puissants armateurs de France.
René Duguay-Trouin
Capitaine de navire corsaire à 18 ans, il commandait un
40-canons dès l’âge de 21 ans.
Fait d’arme, il assiège Rio de Janeiro avec une escadre
de 17 frégates et vaisseaux de guerre prêtés par
Louis XIV lors de la ‘Grande Course’. Une importante
rançon fut versée en or et en sucre pour libérer la ville.
En savoir plus
3 identités, une ville
Depuis 1967 et la fusion des 3 anciennes communes
de Saint-Servan, Paramé et Saint-Malo, le Grand
Saint-Malo est devenu une ville de près de 50 000
habitants.
Vous trouverez encore aujourd’hui des habitants qui
se revendiquent d’abord Servannais ou Paraméen
avant Malouin !

 

Plonger dans l’histoire
des corsaires pour un inoubliable
voyage dans le temps…
L’alignement d’hôtels particuliers le long des bastions
Saint-Louis et Saint-Philippe (‘La Californie’) témoigne
de la richesse des armateurs malouins. Authentique
maison d’armateurs située au cœur des remparts,
‘La Demeure de Corsaire’ (Hôtel Magon) est le témoin
du faste d’antan des armateurs malouins. Près de
60 pièces composent la demeure : des salons de
réception, aux salons et antichambres, toutes sont
ornés de boiseries, cheminées. Les vastes caves où
étaient stockées les marchandises en provenance
de tous les continents (or, étoffes, épices…) étaient
autrefois reliées, par des souterrains, aux autres caves
de la Cité corsaire…
Poursuivre l’aventure corsaire
en mer… A l’abordage !
Réplique du dernier navire armé pour la guerre de
course par Robert Surcouf en 1812, le cotre corsaire
‘Le Renard’ a été reconstruit à l’identique, il fut lancé
en mai 1991.
Avec ses canons, ses flancs parés de jaune et de noir
‘Le Renard’ affiche une audacieuse allure : le voilier
sort régulièrement en mer dans la Baie de Saint-Malo
et bien au-delà !
Pour les jeunes moussaillons et vieux loups de mer,
c’est l’opportunité de revivre l’héroïque époque
corsaire, entourés d’un équipage aguerri et prompt à
raconter des histoires de pirates et corsaires.
Depuis 2010, Saint-Malo est le port d’attache du
3 mâts ‘L’Etoile du Roy’, réplique d’une frégate
corsaire de 1745. Vaisseau de 47 mètres de long, c’est
le 3e
plus grand navire traditionnel français ; amarrée
au pied des remparts, la frégate se visite à quai, elle
peut également embarquer 120 personnes en mer.
Continuez l’aventure et participez aux manœuvres
pour une navigation hors du commun !
Destination Saint-Malo Baie du Mont-Saint-Michel
Les Malouinières, trésors
inestimables du passé corsaire
Les malouinières témoignent de la riche Histoire du
Pays malouin ; construites entre les 17e
et 18e
siècles,
ces gentilhommières étaient de vastes demeures de
plaisance et d’apparat des armateurs malouins, qui
entendaient profiter d’un nouvel art de vivre ‘à la
campagne’.
Après avoir fait fortune dans la guerre de course et
les mers du Sud, les armateurs malouins souhaitaient
affirmer leur réussite et avoir la possibilité de se
reposer à la campagne, en installant leurs résidences
secondaires autour de Saint-Malo ; situées sur
un territoire restreint, l’arrière-pays malouin, les
malouinières devaient-être facilement accessibles
à cheval depuis la Cité corsaire.
Implantation souvent discrète, cachées à l’abri du
regard et ceintes de hauts murs, architecture austère
et symétrique, jardin à la française… caractérisent
ces belles demeures. Colombier, chapelle, escalier
monumental, boiseries, objets rapportés des quatre
coins du monde, les malouinières retracent le
fastueux passé des riches armateurs malouins qui
commerçaient à travers les océans, donnant à
Saint-Malo ses lettres de noblesse.
Patrimoine unique en France, l’Inventaire général des
monuments et des richesses artistiques de la France
dénombre plus d’une centaine de malouinières dans le
pays de Saint-Malo. Ces grandes demeures de famille
sont encore habitées, parfois par les descendants de
ces armateurs ; certaines sont ouvertes aux visiteurs et
nous plongent dans l’âge d’or des épopées marines.