Grâce à un environnement exceptionnel, les profondeurs sous-marines du Delta de Lave situé sur l’île de la Palma ont repris vie très rapidement. Les formations rocheuses créées à la suite de l’éruption du volcan Cumbre Vieja sont maintenant le lieu d’une biodiversité marine retrouvée. C’est, en effet, l’une des conclusions tirées de l’expédition scientifique sous-marine menée par l’Institut Espagnol d’Océanographie (IEO), entité du Conseil national espagnol de la recherche (CSIC), en collaboration avec Tourisme Canaries. 

Les nouveaux habitats marins formés suite à l’éruption volcanique ont été répertoriés grâce au travail d’exploration de Pisces VI, l’un des 5 sous-marins au monde, avec équipage à bord, capable de descendre à plus de 2000 mètres de profondeur. L’objectif de cette expédition sous-marine était de mettre en valeur l’extraordinaire patrimoine géologique du Delta de lave de l’île La Palma et de tirer profit de cette nouvelle ressource.

« Un an seulement après que les coulées de lave aient causé des dégats significatifs sur la biodiversité marine, c’est tout un écosystème qui s’est naturellement recréé grâce aux propriétés exceptionnelles des eaux canariennes. En effet, les roches sous-marines formées par la lave sont maintenant habitées par une faune et flore abondante. Il s’agit là d’un phénomène surprenant démontrant la résilience de l’environnement marin des Îles Canaries,” déclare Eugenio Fraile, chercheur et scientifique à l’IEO-CSIC.

Patrimoine géologique

Les Îles Canaries sont un archipel unique se trouvant au cœur d’un écosystème exceptionnel propice à l’étude des mers et océans. Son territoire s’est récémment étendu suite à l’éruption volcanique. « Peu de régions au monde sont témoin en si peu de temps d’une extension signficative de leur territoire. Les îles Canaries ont cette chance puisque le Delta de Lave constitue l’une des plus récentes formations volcaniques au monde. Nous avons d’ailleurs également constaté la présence de mega pillow lavas, des capes rocheuses peu communes, facilement accesibles aux visiteurs », explique l’océanographe.  

Le Pisces VI, une technologie de pointe pour l’observation des fonds marins 

L’expédition à bord de Pisces VI a permis une avancée significative des recherches. « Il s’agit là d’un tournant scientifique et technologique majeur puisqu’il n’existe que cinq sous-marins de ce genre au monde répartis dans quatre pays », explique M. Fraile. Les îles Canaries ont ainsi rejoint la liste restreinte des États  possédant une technologie de pointe pour explorer les profondeurs des océans.  

En vue de mener à bien cette recherche et pour la première fois en Espagne en utilisant un sous-marin avec équipage à bord, l’IEO-CSIC s’est associé à 7 autres institutions de recherche : l’Institut Géologique et Minier d’Espagne (IGME-CSIC), l’Institut Géographique National (IGN), l’Institut de Produits n-Naturels et Agrobiologiques (IPNA-CSIC), le Ministère de la Pêche (Secretaría General de Pesca), l’Universiyé de Las Palmas de Gran Canaria (ULPGC) et l’Université de La Laguna (ULL). En plus du Pisces VI, l’expédition dispose de la technologie la plus avancée, grâce au navire océanographique Ramón Margalef et au robot sous-marin Liropus 2000, tous deux fournis par l’IEO-CSIC. Les résultats complets des recherches de l’Institut Océanographique Espagnol (IEO-CSIC) seront dévoilés d’ici un an.

La Palma, la belle île

À La Palma, l’une des huit îles Canaries, le ciel est devenu une véritable attraction. En effet, l’île est l’un des meilleurs endroits au monde pour observer les étoiles. Un cadeau du ciel que les habitants de cette petite île située à quatre heures de vol du continent européen ont su préserver : une législation élaborée en 1988 le protège de la pollution lumineuse, du trafic aérien envahissant et permet à chacun d’en profiter.

L’île détient aussi de nombreux atouts côté plongée. Elle compte trois réserves marines façonnées par les paysages volcaniques d’une beauté stupéfiante, truffés de grottes, d’arches et de murs, et abritant de nombreuses espèces, dont certaines ne se trouvent nulle part ailleurs. En remontant à la surface, mais sans quitter les eaux bleues et limpides qui entourent la côte abrupte de La Palma, le voyageur pourra profiter de l’une des splendides piscines naturelles protégées des vagues par les coulées de lave descendant jusqu’à la mer. Le parc national de la Caldera de Taburiente, l’un des espaces naturels les plus spectaculaires des Canaries est un incontournable et sans aucun doute, le trésor le plus précieux de La Palma.

Et le meilleur dans tout cela ? Grâce à un climat plus qu’agréable hiver comme en été, ce petit paradis de biosphère sur terre se visite toute l’année.