jeu. Mai 2nd, 2024

La galerie des Batailles représente l’élément prédominant des galeries historiques instaurées au château de Versailles sous l’impulsion de Louis-Philippe. Occupant pratiquement tout le premier étage de l’aile sud du château, elle se consacre à l’illustration, à travers une trentaine de tableaux, de quinze siècles de triomphes militaires français, depuis Clovis jusqu’à Napoléon.

En tant que pièce la plus spacieuse du château, mesurant 120 mètres de long sur 13 mètres de large, la galerie des Batailles a été conçue et réalisée à partir de 1833. Son inauguration officielle a eu lieu le 10 juin 1837, marquant le point culminant de la visite du musée de l’Histoire de France.

Louis-Philippe a rassemblé trente-trois tableaux au sein de cette galerie, représentant les grandes batailles ayant marqué l’histoire nationale, de la victoire de Clovis à Tolbiac jusqu’à celle de Napoléon à Wagram en 1809. La galerie évoque toutes les dynasties qui ont régné sur la France, des Mérovingiens aux Bourbons, en passant par les Carolingiens, les Capétiens, et les Valois. De manière habile, Louis-Philippe a également intégré l’illustration des victoires de la Révolution et de l’Empire. Son message est clair : la France s’est forgée à travers des luttes contre des ennemis intérieurs et extérieurs, et elle est désormais une nation glorieuse, pacifiée, prête à entrer dans une ère nouvelle basée sur la paix et la prospérité.

Tous les autres tableaux ont été exécutés pour la galerie entre 1834 et 1845 par les peintres d’histoire de l’époque, tels que Alaux, Bouchot, Couder, Delacroix, Devéria, Féron, Fragonard fils, Franque, Heim, Larivière, Mauzaisse, Picot, les frères Scheffer, Schnetz, Schopin, Steuben et Vernet. L’architecture de la galerie, conçue par Frédéric Nepveu, probablement avec les conseils de Pierre-Léonard Fontaine, rappelle les projets de ce dernier pour la Grande galerie du Louvre sous le Consulat et l’Empire. Elle constitue un espace solennel, ponctué par des avant-corps de colonnes, illuminé par des verrières voûtées, et richement orné de marbres ainsi que de stucs peints et dorés. La galerie est également envisagée comme un panthéon des gloires nationales, présentant une série de quatre-vingts bustes d’officiers tombés au combat, accompagnés de tables en bronze portant les noms des princes, connétables, maréchaux et amiraux également morts ou blessés mortellement pour la France.

Depuis son ouverture, la galerie est demeurée intacte, préservant l’intégralité des œuvres commandées par le Roi-citoyen pour son embellissement. Elle demeure l’un des témoignages les plus impressionnants du projet de Louis-Philippe pour Versailles, représentant également l’un des exemples les plus remarquables des grands aménagements muséographiques du XIXe siècle.