La cathédrale, le palais du Tau et l’abbaye Saint-Remi de Reims sont trois monuments étroitement liés à la mémoire de la France : théâtre des sacres royaux, leur exceptionnelle qualité architecturale porte témoignage de l’histoire de France devant l’humanité toute entière.
La cathédrale Notre-Dame est un chef d’œuvre de l’art gothique dont l’histoire comporte huit siècles d’innovations techniques ou artistiques, depuis le 13e siècle jusqu’à sa restauration après la Première Guerre mondiale qui l’a dotée d’une remarquable charpente en béton armé. L’harmonie équilibrée originelle a été préservée autant que la richesse de l’ornementation, sculpture et vitrail, manifeste évident des vingt-cinq sacres royaux qui s’y sont déroulés.
Le palais du Tau, autrefois résidence de l’archevêque, jouxtant la cathédrale, garde la mémoire du sacre. Le roi, exerçant son droit de gîte, priait dans la chapelle palatine, dormait au palais et festoyait après le sacre dans la salle du banquet. Il conserve à l’extérieur une belle ordonnance du 17e siècle et abrite à présent le musée de l’Œuvre et du Trésor de la cathédrale dont les collections comptent des pièces d’exception liées aux sacres. L’ancienne abbaye royale bénédictine Saint-Remi fondée dès le 8e siècle présente une majestueuse architecture du 18e siècle avec une salle capitulaire encore parée de sculptures exemplaires de la période romane. L’abbatiale, église de pèlerinage élevée autour du tombeau de saint Remi, propose une lecture magistrale de l’architecture médiévale : elle était le plus grand édifice roman du nord de la France avant d’être transformée avec une sobriété spectaculaire à l’époque gothique. Elle est intimement impliquée dans le rituel des sacres : les cérémonies commençaient et s’achevaient à l’abbaye, conservatoire de la Sainte Ampoule contenant le chrême remontant au baptême de Clovis par l’évêque Remi, utilisé pour le sacre des rois. L’abbaye est à présent le musée historique et patrimonial du passé de Reims et sa région.