sam. Déc 21st, 2024

Guy Boley lauréat du 90e Prix des Deux Magots pour

À ma sœur et unique

(Editions Grasset)

 

Le jury du Prix des Deux Magots, présidé par Étienne de Montety, s’est réuni le lundi 25 septembre 2023 au café-restaurant Les Deux Magots, afin de distinguer le lauréat parmi les quatre finalistes de sa 90e édition.

À 7 voix contre 5 pour Humus de Gaspard Kœnig (L’Observatoire), le jury a choisi de récompenser Guy Boley pour son roman À ma sœur et unique, paru aux éditions Grasset.

 

Jury

Présidé par Étienne de Montety,
directeur du Figaro Littéraire et écrivain,
le jury du Prix des Deux Magots réunit :

Laurence Caracalla, journaliste et écrivain
Isabelle Carré, comédienne et écrivaine
Jean Chalon, journaliste et écrivain
Jean-Luc Coatalem, journaliste et écrivain
Eric Deschodt, j ournaliste et écrivain
Pauline Dreyfus, écrivaine
Clara Dupont-Monod, écrivaine et éditrice
Benoît Duteurtre, producteur de radio et écrivain
Pierre Kyria, écrivain
Marianne Payot, j ournaliste
Abel Quentin, écrivain

 

Suivant la tradition établie par la famille Mathivat, propriétaire des Deux Magots depuis quatre générations, le lauréat a reçu des mains de Catherine Mathivat un chèque de 7 700€. Il succède à Louis-Henri de La Rochefoucauld, lauréat 2022 pour son livre Châteaux de sable (Robert Laffont).

Comptant parmi les plus anciennes et prestigieuses distinctions littéraires françaises, le Prix des Deux Magots rivalise désormais avec ses illustres aînés en devenant le premier grand prix remis lors de la rentrée littéraire de l’automne.

Elisabeth Förster fut l’unique sœur de Friedrich Nietzsche, écrivain, philologue, philosophe, être perpétuellement souffrant, vivant dans une solitude totale. De deux ans sa cadette, elle fut sa première lectrice, compagne, admiratrice. Tôt, elle se promet de tout faire pour que brille l’œuvre de son frère à laquelle elle n’entend rien. Elle le soignera, l’assistera, le portera. Et ira jusqu’à vendre ses écrits à Adolf Hitler.

Dans ce roman écrit d’un souffle, Guy Boley retrace chaque épisode de leurs vies : de leur enfance complice au mariage d’Elisabeth avec Bernhard Förster, antisémite déclaré avec lequel elle part en 1886 au Paraguay, fonder la colonie Nueva Germania. Pour revenir trois ans après, au chevet de son frère tombé dans la folie, inconscient, alité, qu’elle dit soigner mais qu’elle va trahir.

Guy Boley a publié trois ouvrages aux éditions Grasset : Fils du feu (2016), lauréat de six prix littéraires (Grand Prix SGDL du premier roman, Prix Georges Brassens, Prix Millepages, Prix Alain-Fournier, Prix Françoise Sagan…), Quand Dieu boxait en amateur (2018), lauréat de sept prix, et Funambule majuscule (2021).

 

Recevoir le Prix des Deux Magots 90 ans après Raymond Queneau est très émouvant. Il était un écrivain de génie et, pour moi, une sorte de maître en écriture.
Étienne de Montety, Président du prix

Le style de Guy Boley et sa personnalité ont tout de suite donné la certitude au jury que ce prix s’inscrivait dans la tradition des Deux Magots.

 

90 ans de liberté d’esprit

Pour son 90 e anniversaire, le Prix des Deux Magots, qui ouvre désormais la saison des récompenses de l’automne, a célébré 90 ans de littérature et de liberté d’esprit à Saint-Germain-des-Prés. Une journée ponctuée par de nombreux événements, en présence de grandes personnalités des lettres et des arts.

Brigitte Fossey, Marc Lambron, Éric Neuhoff et Étienne de Montety, réunis en table ronde par Jean-Yves Clément, ont débattu joyeusement sous l’œil attentif des deux mandarins emblématiques du café pour répondre à la question : « Qu’est devenu l’esprit artistique de Saint-Germain-des-Prés aujourd’hui ? ».

À la suite d’une discussion animée, Alain Souchon a rejoint Étienne de Montety pour une causerie sur « L’Esprit rive gauche », partageant son plaisir d’être accueilli dans l’ambiance amicale des Deux Magots.

Les célébrations se sont prolongées dans la soirée autour de grandes personnalités du théâtre : Julie Depardieu et Francis Huster ont ranimé les illustres figures de Saint-Germain-des-Prés à travers la lecture de lettres de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, Albert Camus et Maria Casarès.

Boris Vian a ressuscité sous la baguette de Nicolas Simon, à la tête de La Symphonie de Poche, ensemble instrumental unique et original, accompagné par la soprano Agathe Peyrat et le baryton Arnaud Marzorati.

 

Un dîner gastronomique a clôturé cette soirée exceptionnelle où l’on s’est promis de se retrouver le dernier lundi de septembre 2024.
Un livre 90 ans du Prix des Deux Magots paru aux éditions Le Passeur retace l’histoire du prestigieux prix à travers les témoignages de ses lauréats et de son jury. Le prix des Deux Magots, déjà nonagénaire, promet de faire un joli et solide centenaire.