jeu. Nov 21st, 2024

À partir du 30 mai, le château de Versailles ouvre un nouveau lieu insolite accessible au grand public, au cœur du domaine de Trianon, grâce au mécénat de Maison Francis Kurkdjian : le Jardin du Parfumeur. Des centaines d’essences odoriférantes, cultivées dans l’esprit des jardins de Trianon du XVIIe siècle, permettent de mieux faire connaître l’histoire du parfum à la cour de Versailles. 

Versailles, une histoire du parfum

Au XVIIe siècle, alors que Louis XIV fait construire le Trianon de Porcelaine, remplacé en 1687 par le Trianon de Marbre, les fleurs deviennent très à la mode, et les parterres se pourvoient abondamment en fleurs aux parfums prononcés : jasmins, tubéreuses ou encore jacinthes. Leurs odeurs embaument les jardins qui, grâce à un système de pépinières, fleurissent toute l’année. 

En parallèle, les parfums font l’objet d’un véritable engouement à la cour de Versailles qui devient, dès la fin du XVIIe siècle, le berceau du métier de parfumeur. Les artisans fournissent aux souverains et aux courtisans des produits toujours plus sophistiqués : fragrances, sachets, gants ou encore éventails parfumés. 

Au XVIIIe siècle, la cosmétique connaît un important essor dans la lignée du mouvement hygiéniste. La profession de parfumeur devient alors particulièrement en vogue et compte de plus en plus de représentants, parmi lesquels Claude-François Prévost, fournisseur de la reine Marie-Antoinette. 


 

Le jardin du parfumeur 

Fruit d’une synergie exceptionnelle entre les jardiniers de Trianon et Maison Francis Kurkdjian, le Jardin du Parfumeur rassemble près de 300 plantes utilisées en parfumerie. Certaines sont historiques, utilisées depuis toujours dans les jardins de Versailles telles que la verveine, les roses ou les jasmins ; certaines aux odeurs originales suggèrent l’odeur du chocolat – comme les cosmos chocolat – ou de la pomme, comme les géraniums odorants, tandis que d’autres essences telles que les iris fétides sont porteuses de mauvaises odeurs. Enfin, plusieurs plantes telles que les jacinthes, les pivoines, ou encore les violettes sont des fleurs muettes, c’est-à-dire qu’elles ne livrent aucun extrait utilisable dans un parfum alors même que leur senteur dans un jardin est prononcée. Leur odeur doit donc être recréée artificiellement par les parfumeurs. 

Les 3 et 4 juin, le Jardin du Parfumeur sera accessible, exceptionnellement, en visite libre lors des Rendez-vous aux jardins. Tout au long de l’été, le public pourra le découvrir lors de visites guidées et d’ateliers thématiques.

Informations et réservations chateauversailles.fr

 

Un jardin, trois parcelles 
 

Le Jardin du Parfumeur se situe autour de l’Orangerie de Châteauneuf et se compose de trois parcelles à l’identité et à l’atmosphère bien distinctes.  

1.    « Le Jardin des curiosités » face à l’Orangerie, présente la grande majorité des plantes disposées
en plusieurs parterres, surplombées par le grand Paulownia, cet arbre impérial qui se pare de fleurs au printemps. Une serre enterrée permet notamment de faire pousser des aromates et certains végétaux toute l’année grâce à sa température constante. Les allées du jardin contiennent des agrumes en pot, des orangers et citronniers, dont les fruits seront visibles à l’été.

2.    « Sous les arbres » est une allée fleurie de cerisiers du Japon, composée de plusieurs îlots de terre contenant des plantes et arbustes odorants tels que des jasmins rustiques, des lilas ou encore des seringats,
au parfum léger et unique.

3. Enfin, il faut traverser le verger composé de plusieurs dizaines d’arbres fruitiers pour découvrir « Le Jardin secret » à l’atmosphère plus intime. Entouré de murs de pierre, on y entre grâce à une porte. Un jardin semi-ombragé est aménagé de pas japonais en pierre naturelle. Le visiteur s’y promène comme s’il traversait une rivière, et découvre des vivaces et des plantes singulières qui fleurissent à différents moments de l’année. Couvert par un immense Laurier du Caucase, orchidées, rosiers et lis géants de l’Himalaya se côtoient, se naturalisent et s’habituent à leur environnement. Un banc invite les visiteurs à s’asseoir, pour admirer une belle perspective sur ce jardin méditatif.

 

Maison Francis Kurkdjian et le château de Versailles

Depuis l’âge de 24 ans, le parcours de Francis Kurkdjian est intimement lié à Versailles. Il se forme à l’école de parfumerie de Versailles, puis reconstitue, des années plus tard, le parfum de Marie-Antoinette Sillage de la Reine, à partir de documents historiques.

Dès sa rencontre avec Marc Chaya en 2003, il évoque son envie de renouer avec l’imaginaire des fêtes fastueuses du Roi-Soleil au cours desquelles les bassins et fontaines des jardins de Versailles étaient parfumées. En 2006, ils œuvrent ensemble afin que Francis Kurkdjian créé et réalise l’installation olfactive « Soleil de Minuit » à l’occasion du festival Versailles Off en 2006. Des effluves de parfums de fleur d’oranger émanent du parterre de l’Orangerie dont le bassin se colore d’une tonalité orangée et solaire.

Lors des Grandes Eaux Nocturnes 2007 et 2008, Francis Kurkdjian réalise une expérience olfactive dans les jardins du château de Versailles. Seize machines à bulles sont installées et des milliers de bulles parfumées à la fraise, à la poire et au melon, fruits préférés de Louis XIV s’envolent autour des visiteurs. Il réalise également les installations olfactives « Chutt… d’Eau » dans le bosquet des trois fontaines et « Le Roi Danse » dans le bosquet de la salle de Bal.

En 2009, Francis Kurkdjian et Marc Chaya créent Maison Francis Kurkdjian qui fait aujourd’hui partie du groupe LVMH. Ensemble, ils imaginent un territoire olfactif de libre expression sensuel, généreux et aux multiples visages et façonnent un nouvel emblème du savoir-faire et savoir-vivre à la française.

En 2023, Maison Francis Kurkdjian est heureuse de devenir le mécène du Jardin du Parfumeur et de poursuivre ainsi son engagement auprès du château de Versailles.