mar. Déc 3rd, 2024

Destination majeure pour d’innombrables pèlerins durant tout le Moyen Âge, Saint-Jacques-de-Compostelle a donné naissance à des dizaines de chemins qui, partout en Europe, témoignent du pouvoir et de l’influence de la foi chrétienne sur toutes les classes sociales médiévales. A pied, à vélo ou à cheval, les cheminants des temps modernes partent sur leurs traces pour y vivre une aventure sportive, spirituelle et humaine, au coeur du patrimoine culturel et naturel.  

UN PARCOURS HISTORIQUE

Réputée abriter le tombeau de l’apôtre Jacques, mort en 44 après J.C en Palestine, Saint-Jacques-de-Compostelle accueille ses premiers pèlerins de la foi dès la fin du IXe siècle. Au Moyen Age, où le salut de l’âme après la mort était une question essentielle, les restes et reliques des saints ont fait l’objet d’une intense dévotion. Ainsi, pour atteindre l’Espagne, les pèlerins de Saint-Jacques traversaient la France.

Quatre voies symboliques partant de Paris, de Vézelay, du Puy-en-Velay et d’Arles, et menant à la traversée des Pyrénées, résument aujourd’hui les itinéraires innombrables empruntés par les voyageurs sur le territoire français. Églises de pèlerinage ou simples sanctuaires, hôpitaux, ponts, croix de chemin jalonnent ces voies et témoignent des aspects spirituels et matériels du pèlerinage. Lieux de rencontres entre voyageurs d’origines multiples, les chemins de Saint-Jacques ont aussi joué un rôle décisif dans la naissance et la circulation des idées et des arts.  

CHEMINER AU XXIE SIÈCLE

 

De nouveau parcourus par des milliers de pèlerins chaque année, les chemins vers Compostelle sont devenus un phénomène universel. L’engouement qu’ils suscitent s’interprète comme une réaction aux transformations rapides de la société occidentale, marquée par l’individualisme, l’hyper-technologie et l’ultra-consumérisme. La pratique de la marche, considérée par certains comme un loisir, devient pour d’autres une recherche de bien-être, un antidote au stress généré par le quotidien. Ce qui fut un phénomène religieux trouve désormais une résonance plus large dans le monde contemporain : il incarne une itinérance culturelle et spirituelle sur des chemins perçus comme chargés de sens, d’authenticité, de sacré, dans une communion avec la nature.  

 

INSCRIPTION DES CHEMINS DE SAINT-JACQUES AU PATRIMOINE MONDIAL

 

Prolongeant l’inscription des « Chemins de Saint-Jacques en Espagne » en 1993, le bien culturel en série des « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » intègre la Liste du patrimoine mondial le 2 décembre 1998. Il se compose d’une sélection de 64 monuments et 7 ensembles (9 cathédrales, 42 églises ou basiliques, 7 abbayes, 2 clochers, 1 dolmen, 1 porte, 4 anciens hôpitaux, 7 ponts), identifiés comme des jalons remarquables des itinéraires vers Compostelle. Cette sélection illustre les services nécessaires aux pèlerins médiévaux (accueil, soins, franchissements) et les dévotions à Saint-Jacques et aux saints, de même que la diversité géographique, le développement chronologique du pèlerinage entre le XIe et XVe siècle et les fonctions essentielles de l’architecture. Le bien en série intègre également 7 tronçons du Chemin du Puy-en-Velay (GR®65) : ils évoquent l’étendue géographique des itinéraires à travers 160 kilomètres de sections choisies.  

LES CHEMINS DE SAINT JACQUES EN OCCITANIE