jeu. Août 28th, 2025

Au sud de la Basse-Californie, loin de l’agitation côtière, la Sierra de la Laguna étend son relief majestueux au-dessus des plages de Los Cabos. Inscrite au programme de l’UNESCO comme réserve de biosphère, cette chaîne montagneuse à la biodiversité remarquable reste encore méconnue. Elle dessine l’un des visages les plus authentiques de la région : forêts de chênes, rivières limpides, sources chaudes naturelles… ici, chaque pas est ancré dans le vivant. La Sierra de la Laguna incarne une nouvelle façon de voyager, berceau d’un mode de vie rural encore intact.  

Une réserve de biosphère entre désert et haute montagne 

S’élevant entre le désert et l’océan, la Sierra de la Laguna abrite un écosystème parmi les plus fascinants du Mexique. À plus de 2 000 mètres d’altitude, sur plus de 112 000 hectares, se succèdent forêts de pins, chênes, cactus géants, vallées verdoyantes et crêtes arides. Cette mosaïque écologique abrite quelque 3 200 espèces végétales et animales, dont de nombreuses endémiques, et constitue l’un des écosystèmes les plus riches et les mieux préservés de la péninsule.

Cette région devient le terrain idéal pour les voyageurs en quête d’activités en plein air. La randonnée y occupe une place centrale, avec des sentiers pour tous les niveaux : La Burrera, Valle de la Laguna, La Cieneguita, La Victoria, el Picacho, San Simón… Autant d’itinéraires qui dévoilent des paysages spectaculaires, où l’on peut croiser cerfs muletspapillons rares, voire pumas et coyotes.  

Certains itinéraires permettent de rejoindre les bassins naturels d’Agua Caliente ou de Santa Rita, réputés pour leurs eaux thermales. Chauffées naturellement par l’activité géothermique de la Sierra, les visiteurs peuvent s’immerger dans des eaux chaudes aux vertus relaxantes, entourés de formations rocheuses et de palmiers, dans un silence enveloppant.  

Santiago et Miraflores : villages gardiens des traditions sud-californiennes 

Aux portes de la Sierra, les villages de Santiago et Miraflores conservent l’âme rurale de la Basse-Californie du Sud.

Santiago, fondée en 1721, abrite l’ancienne mission jésuite de Santiago de los Coras Aiñiní et se distingue par son atmosphère paisible, son église historique, ses vergers de manguiers et son accès aux sentiers de randonnée.
Le bourg a traversé les siècles en restant fidèle à ses racines rurales : son passé s’inscrit dans un territoire longtemps habité par les Pericúes, un peuple nomade qui vivait d’abord dans la Sierra avant de rejoindre les côtes du golfe de Californie. Ces premiers habitants, nageurs aguerris et chercheurs de perles, revenaient chaque saison des pluies vers les montagnes pour y cueillir fruits et plantes. Leur présence se lit encore dans les vestiges des concheros, amoncellements de coquillages anciens retrouvés sur les rivages.
Aujourd’hui, l’agriculture reste au cœur de la vie locale : plusieurs variétés de mangues locales y sont cultivées et exportées, aux côtés d’autres productions vivrières. 

Miraflores, quant à elle, séduit par son artisanat local, en particulier la sellerie et le travail du cuir, transmis de génération en génération. Le village accueille également une foire artisanale où les visiteurs peuvent rencontrer les artisans, découvrir leurs outils et repartir avec des créations uniques. Au-delà du cuir, Miraflores valorise aussi la culture locale à travers ses jardins, son architecture traditionnelle, ses petits marchés et l’accueil chaleureux de ses habitants. 

Un tourisme responsable porté par les rancheros 

La découverte de la Sierra de la Laguna passe aussi par la rencontre avec ses habitants.
À travers les vallées et les canyons, les rancheros – ces éleveurs et cultivateurs ancrés dans la terre – accueillent les voyageurs dans des hébergements à taille humaine, où chaque séjour devient une immersion dans la vie rurale. La région incarne un modèle de tourisme respectueux, né d’une volonté collective de préserver un territoire fragile. Grâce à l’implication des communautés locales, la région échappe aux grands projets miniers et à l’urbanisation massive : l’activité touristique y est pensée comme un levier de protection, qui soutient l’économie rurale et valorise les savoir-faire traditionnels. 

Au cœur du canyon de San Dionisio, le Rancho El Refugio illustre parfaitement cette approche ancrée dans le territoire.
Ce lieu attire grâce à la beauté des paysages environnants et à l’authenticité des rencontres qu’il propose. À leur arrivée, les voyageurs y découvrent les gestes du quotidien : fabrication de tortillas au feu de bois, préparation de fromages frais, usage des plantes médicinales. Rogelio, gardien de ces savoirs, partage une mémoire transmise de générations en générations.
Le rancho propose également des activités de pleine nature : randonnées jusqu’au Cerro San Antonio ou à la Poza de Pepe, balades à vélo, descentes en rappel…
L’expérience se prolonge à table, grâce à Doña Luz, véritable figure du lieu, qui prépare chaque jour à la main ses fameuses tortillas de farine cuites au feu de bois, accompagnées de produits issus de son potager, du lait de ses chèvres et de ses vaches, ou de fromages qu’elle confectionne elle-même.
Enfin, Don Cata initie les visiteurs à l’art de la sellerie traditionnelle : dans son atelier, il façonne ceintures, selles et sacs selon des techniques centenaires.