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Le château de Versailles présente désormais le bureau de Louis XIV dans le salon de l’Abondance. Rare exemple de mobilier de cette époque encore conservé, ce bureau, classé trésor national et acquis en 2015, rejoint le château après un long travail de recherche et de restauration, mené au sein du Centre de Recherche et de Restauration des musées de France (C2RMF), sous l’égide d’un comité scientifique international.

Le bureau de Louis XIV, classé trésor national, a été acquis par préemption par le château de Versailles en 2015, grâce au mécénat d’AXA et de la Société des Amis de Versailles, dans le cadre de son partenariat avec la Fondation du patrimoine.

 

Le salon de l’abondance, écrin du mobilier Louis XIV

Le bureau de Louis XIV est désormais présenté dans le salon de l’Abondance, à l’entrée du Grand Appartement du Roi, entouré d’autres exemples insignes du mobilier du Roi-Soleil : les commodes de la chambre du Roi à Trianon et les médaillers, tous créés par André-Charles Boulle.

 

Une longue histoire

En 1685, Alexandre-Jean Oppenordt (1639-1715), ébéniste ordinaire du roi depuis 1684, livre pour le château de Versailles, à la demande des Bâtiments du Roi, une paire de bureaux brisés en marqueterie d’écaille et de laiton. Ces bureaux dont le décor de l’un forme le négatif de l’autre, étaient destinés à la pièce de travail de Louis XIV dans ses petits appartements. Néanmoins, ce type de bureau, dont le plateau articulé s’ouvrait par le milieu en interrompant le décor de marqueterie, fut rapidement jugé peu pratique et démodé. Les deux oeuvres retournèrent donc au Garde-Meuble de la Couronne avant d’être vendues lors d’une vente aux enchères de meubles royaux en 1751, sous le règne de Louis XV. Les bureaux sont alors séparés. N’ayant pas subi de transformation depuis le XVIIe siècle, le premier d’entre eux est présenté depuis 1986 au Metropolitan Museum de New York, dans sa forme originelle. Le second bureau a été transformé en bureau de pente à gradins à une date inderterminée et se retrouve en Angleterre au XIXe siècle, dans les collections du baron Ferdinand de Rothschild (1839-1898).

Le cabinet d’angle du roi, un décor exceptionnel

Somptueuse pièce de l’appartement intérieur du Roi, le décor du cabinet d’angle est l’un des plus beaux décors rocaille du Château, véritable témoin d’un moment de perfection de l’art français. Les bordures des glaces et les boiseries, chefs-d’oeuvre de Jacques Verberckt, représentent des jeux d’enfants. Les meubles, réunis par Louis XV – que l’on peut toujours admirer dans cette pièce – constituent, par l’élégance de leur forme, la qualité de leur marqueterie et la magnificence de leurs bronzes, le plus bel ensemble qui soit. Ainsi sont rassemblés la commode-médaillier d’Antoine-Robert Gaudreaus livrée en 1739, les encoignures fournies par Gilles Joubert en 1755, et surtout le secrétaire à cylindre réalisé par Jean-François OEben et achevé par Jean-Henri Riesener de 1760 à 1769, sans doute l’un des meubles les plus célèbres au monde.  

Le cabinet d’angle du roi restauré Grâce au mécénat de Rolex

  Chef-d’oeuvre de l’art rocaille, le cabinet d’angle du Roi a retrouvé son éclat d’origine après 18 mois de travaux. Le cabinet de travail de Louis XV et l’ensemble de son mobilier, dont le célèbre bureau à cylindre, ont fait l’objet d’une campagne de restauration nécessaire à la préservation de l’une des pièces les plus précieuses du château de Versailles. Cette opération a été rendue possible grâce au mécénat de Rolex France.  

 

Une restauration indispensable

Le cabinet d’angle était la dernière pièce de l’appartement intérieur du Roi qui présentait au public des dorures et des peintures ternies. Le projet de restauration a permis de retrouver l’éclat de ce chef-d’oeuvre de l’art rocaille en conservant et en remettant en valeur toute son authenticité. La dépose complète des lambris et du parquet a permis d’effectuer les consolidations structurelles nécessaires et de dissimuler tous les réseaux d’éclairage et de sécurité.   La dorure ancienne a été nettoyée et complétée, et la peinture à la colle en « blanc de Roi » reprise à l’identique selon les techniques du XVIIIe siècle. L’éclairage par des luminaires anciens, girandoles et bras de lumière a été également repensé afin de restituer l’atmosphère intime de la pièce. La restauration a été réalisée dans le respect des techniques traditionnelles par des artisans aux savoirfaire hautement spécialisés : maçonnerie, plâtrerie, électricité, menuiserie d’art, marbrerie, serrurerie et bronzerie d’art, peinture et dorure.

Une oeuvre exceptionnelle

Le second bureau est entré dans les collections du château de Versailles en 2015. Il avait conservé tout son décor, et notamment celui du plateau dont l’iconographie célèbre la gloire du Roi-Soleil. Cette oeuvre est un exemple particulièrement significatif de la production des années 1684-1685, et l’un des rares meubles de Louis XIV qui soit parvenu jusqu’à nous.

 

Recherche et restauration

Après l’entrée du meuble dans les collections nationales, un comité scientifique international a été créé afin d’étudier le meuble et de s’interroger sur sa restauration. La critique d’authenticité du bureau de pente à gradins et l’étude de celui de New York ont abouti à la décision de redonner à l’oeuvre sa forme originelle de bureau brisé du XVIIe siècle. La restauration menée au sein des ateliers du C2RMF a donc aussi bien concerné la forme du meuble que la restauration de son décor. Par ailleurs, après la restauration des bronzes, leur patine a été harmonisée avec les teintes de la marqueterie d’écaille et de laiton.