Érigée à la fin du XIXe siècle, la salle du Congrès demeure le lieu de rassemblement des députés et des sénateurs lors des sessions conjointes pour l’adoption de révisions constitutionnelles ou pour assister aux discours du Président de la République.
Actuellement inaccessible au public en visite libre, cette salle peut occasionnellement être explorée lors de visites guidées.
Suite à la débâcle de Sedan, marquant la chute du Second Empire de Napoléon III, une Assemblée nationale fut élue en 1871, d’abord réunie à Bordeaux. Principalement composée de monarchistes, elle exprimait le souhait de se rapprocher de Paris, mais évita d’y siéger en raison des troubles qui agitaient alors la capitale, débouchant sur la tristement célèbre “Semaine sanglante” de mai 1871.
Les lois constitutionnelles de 1875 officialisèrent la IIIe République, rétablissant le bicamérisme en divisant le parlement en deux chambres distinctes : le Sénat et la Chambre des députés. Après des hésitations entre Orléans et Fontainebleau, l’Assemblée opta finalement pour Versailles, transformant l’Opéra royal pour l’occasion.
Quatre ans plus tard, ces mêmes lois constitutionnelles fixèrent définitivement le statut de la IIIe République. Le Sénat choisit la salle de l’Opéra royal comme lieu de séance, tandis que l’architecte du Parlement, Edmond de Joly, créa une nouvelle salle en hémicycle au cœur de l’aile du Midi pour accueillir la Chambre des députés. Inaugurée en 1876, cette salle fut le siège des députés jusqu’à leur retour au palais Bourbon à Paris en 1879. Sa capacité spacieuse permettait de réunir les deux chambres en une “assemblée nationale”, notamment lors de l’élection du président de la République.
La constitution de la Ve République prévoit également la réunion des deux chambres (Sénat et Assemblée nationale) en Congrès pour l’adoption des révisions constitutionnelles. Depuis celle de 2008, la salle peut également accueillir les discours du Président de la République devant les deux assemblées.
La grande porte donnant sur la rue de l’Indépendance américaine est celle utilisée par le public et les journalistes pour assister aux séances du Congrès, tandis que les députés et sénateurs entrent par la grande cour du Château et la cour des Princes. Le vestibule est agrémenté de cinq statues faisant partie des collections historiques du Château, représentant des figures telles que le philosophe René Descartes, le poète François de Malherbe, le moraliste Michel de Montaigne, le penseur politique Montesquieu, et le peintre Nicolas Poussin.