Organisée par In Extenso Tourisme, Culture et Hôtellerie, et In Extenso Dauphiné Savoie, la Conférence Les Tendances de l’Hôtellerie de la montagne a réuni le 19 juin à l’impérial Palace à Annecy des acteurs clés du secteur pour tirer les grands enseignements de l’année écoulée et échanger sur les tendances et perspectives du secteur.

• Le parc hôtelier dans les Alpes du Nord reste sable sur les 10 dernières années avec 572 hôtels pour plus de 18 300 chambres avec une montée en gamme de l’offre.

• L’hôtellerie de montagne dans les Alpes du Nord a réalisé une belle saison d’hiver. 

Le parc hôtelier des Alpes du Nord représente 77% de l’offre française en stations de sports d’hiver. L’offre reste stable sur les 10 dernières années, alors qu’au niveau national, les stations de ski françaises ont vu leur parc diminuer d’environ 5%.

On compte aujourd’hui 572 hôtels pour plus de 18300 chambres sur les stations de ski des Alpes du Nord. Ce capacitaire représente 49% de la capacité totale des 3 départements (Savoie, Haute-Savoie et Isère), toutes destinations confondues.

Sur 10 ans on observe une montée en gamme de l’offre dans les stations de ski. L’offre Milieu de Gamme à Luxe représentait 59% de l’offre en 2015, elle représente aujourd’hui 68% de l’offre et devrait encore se développer dans les années à venir.

35 projets hôteliers devraient arriver sur le marché d’ici 2028 soit environ 2900 chambres.

Audrey Brunet, consultante et responsable des observatoires précise : « Ce capacitaire supplémentaire, suffira-t-il à compenser les fermetures ? Il est trop tôt pour le dire, nous observerons avec attention ces évolutions dans les prochains mois et années ».

Contrairement au parc hôtelier, le parc de résidences des stations de ski a diminué depuis 2015 de 15% sur le territoire des Alpes du Nord, comparé à une baisse de 20% en moyenne à l’échelle des stations de ski françaises.

Si la Haute-Savoie a une offre stable, la Savoie et l’Isère ont perdu 18% de leurs logements sur 10 ans.

Dans les stations des Alpes du Nord, le parc para-hôtelier passe d’environ 29 000 à 24 000 logements marchands.

Cette baisse s’explique par les nombreux démembrements de résidences. Ces résidences ne disparaissent pas mais elles sortent du périmètre des hébergements marchands / structurés pour devenir des locations saisonnières et souvent des lits froids.

La saison hivernale 2024-2025 a été globalement réussie pour les établissements touristiques (hôtellerie, résidences, locatifs…) dans les Alpes du Nord, mais en dents de scie : des vacances de Noël absolument record, un mois de janvier et des vacances de février identiques à l’an dernier, mais un mois de mars aux performances très faibles suivi de vacances de printemps plébiscitées par les familles.

Ce contraste existe également entre les stations d’altitude qui améliorent leurs performances de l’an dernier à l’inverse des stations village qui perdent des clients.

L’hôtellerie, comme l’ensemble des hébergements a suivi les mêmes tendances sur la saison. En termes de nombre de nuitées, on observe un pic en janvier, un plateau sur 13 semaines puis une chute de -9,6 % sur les pires semaines de mars pour repartir à Pâques avec une très forte croissance de +40% du nombre de nuitées comparées à 2023-2024 pour les hôtels ouverts.

Sur la saison, la progression de +1,6% des ventes de nuitées est supérieure à celle des autres hébergements touristiques. Cette belle augmentation est tirée par une proportion de clients étrangers plus importante, proportion qui progresse encore.

Cette importance de la clientèle étrangère bénéficie aux catégories 5* et palaces qui progressent de +4% en nombre de nuitées.

Les performances de prix et de revenus sont contrastées là-aussi d’une station à une autre, la structuration de l’offre contribuant à des positionnements tarifaires distincts. Le prix moyen des chambres oscille entre 308€ à Chamonix pour atteindre 1631€ à Courchevel. Megève tire son épingle du jeu avec un prix de vente intermédiaire entre ces deux prix et une offre plus premium que celle de Chamonix.

Les échanges et retours d’expériences des intervenants démontrent l’appétence des acteurs pour l’hôtellerie de montagne. En effet, l’hôtellerie des stations réalise de bonnes performances en hiver et la fréquentation en saison estivale progresse bien.

Toutefois ce marché est face à de nombreux défis :

• L’intégration du changement climatique rend incertain l’enneigement sur un marché où le chiffre d’affaires doit être réalisé en 15 semaines.
• Le développement de projets de construction est complexe avec la rareté du foncier, un faible écosystème de construction au niveau local, et la nécessité de développer des produits plus vertueux.
• La fidélisation du personnel, l’accueil des saisonniers avec une proposition de logements sont des enjeux majeurs qui deviennent même un critère pour les investisseurs.

« Le recrutement de collaborateurs mais surtout leur fidélisation est un enjeu majeur dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme. D’où l’importance pour les établissements de se doter d’une marque employeur. Au-delà de la capacité à attirer les bons profils, une marque employeur de qualité doit être pleinement incarnée par l’organisation. Les motivations des salariés ont évolué ces dernières années et il faut en tenir compte … » explique Xavier GAVAGGIO, expert-comptable à In Extenso Chamonix

A propos d’In Extenso Tourisme, Culture et Hôtellerie (TCH)

In Extenso Tourisme, Culture et Hôtellerie est l’un des leaders du conseil dans le secteur du tourisme, de la culture et de l’hôtellerie. Le département regroupe les compétences et savoir-faire de 40 collaborateurs en France. Ils disposent aujourd’hui d’une expérience significative en matière d’études dans l’industrie du Tourisme, de la Culture et de l’Hôtellerie. Le cabinet est également l’un des principaux observateurs de l’activité avec des observatoires dédiés à l’hôtellerie, aux résidences de tourisme et à la thalassothérapie. Pour en savoir plus, www.inextenso-tch.com

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