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Le Grand Trianon, érigé en 1687 par Jules Hardouin-Mansart sur l’emplacement du célèbre « Trianon de Porcelaine » de Louis XIV, représente l’apogée de la sophistication architecturale dans le domaine de Versailles. Initialement conçu comme une retraite royale, cet ensemble de bâtiments est souvent considéré comme le joyau de Versailles en raison de son élégance exceptionnelle.

Inspiré par l’architecture italienne, le palais s’étend sur un seul niveau entre cour et jardin, arborant un toit plat dissimulé par une balustrade ornée autrefois de sculptures enfantines, de vases, et de figures. Un historien de l’architecture a décrit avec justesse le Grand Trianon comme possédant “l’élévation d’une orangerie, le plan d’un terrier, et le matériau d’une maison royale”, soulignant ainsi son originalité unique.

Réputé pour ses jardins bien entretenus, agrémentés de fleurs d’orangers et d’arbustes verts, le Trianon de marbre a été soigneusement conçu dès sa création avec des parterres et des terrasses ornés de milliers de fleurs. Ces plantes, placées en pots pour être remplacées quotidiennement, créaient un spectacle visuel et olfactif, ajoutant une dimension vivante à l’ensemble architectural qui s’ouvrait harmonieusement sur les jardins.

Après avoir été occupé par Louis XIV et accueilli sa famille, le Grand Trianon a également été le lieu de résidence de Marie Leszczynska pendant la belle saison, accueillant également son père Stanislas lors de ses visites à Versailles. Bien que Marie-Antoinette ait préféré le Petit Trianon offert par Louis XVI, Napoléon a ordonné sa restauration et y a séjourné à plusieurs reprises.

En 1963, le général De Gaulle a entrepris une initiative pour restaurer le Grand Trianon, le transformant en une résidence présidentielle dans l’aile nord, connue sous le nom de « Trianon-sous-bois ». Aujourd’hui, le Grand Trianon continue de dévoiler ses “Métamorphoses”, offrant aux visiteurs une plongée dans une histoire scintillante et bénie des dieux, témoignant de son riche passé et de son importance continue dans l’histoire de Versailles.

 

L’appartement de l’Impératrice au Grand Trianon offre un aperçu captivant de l’histoire impériale, mêlant le faste de l’Empire et l’héritage architectural de Louis XIV. Situé dans l’aile gauche du Grand Trianon, cet espace résidentiel est relié aux appartements des souverains dans l’aile droite par le Péristyle, une caractéristique similaire à la disposition du château de Versailles.

Le mobilier original ayant été dispersé pendant la Révolution, l’aménagement actuel date principalement du Premier Empire, période où Napoléon a entrepris une refonte complète du Trianon. Il fréquentait parfois ces lieux en compagnie de l’impératrice Marie-Louise.

La chambre de l’Impératrice, ancienne chambre de Louis XIV, se distingue par ses colonnes corinthiennes qui divisent l’espace en deux zones distinctes. Sous l’Empire, cette chambre a été redimensionnée pour créer une chambre plus petite et un salon (ou antichambre) meublé dans l’état actuel par l’impératrice Marie-Louise. Notablement, le lit présent dans la chambre fut celui de Napoléon aux Tuileries et celui dans lequel Louis XVIII, frère de Louis XVI, rendit son dernier souffle en 1824.

Le salon des Glaces, offrant une vue pittoresque sur le Grand Canal, constitue la pièce la plus remarquable de l’aile sud. Utilisé comme salle de conseil par Louis XIV de 1691 à 1703, il a conservé son décor d’origine malgré la perte de son mobilier pendant la Révolution. Sous Napoléon, ce salon fut réaménagé et servi de grand cabinet à l’impératrice Marie-Louise de 1810 à 1814.

Le salon de la Chapelle, à l’origine une chapelle transformée en antichambre en 1691, garde les vestiges de sa fonction première. La décoration évoque encore son utilisation initiale, avec une corniche ornée de grappes de raisin et d’épis de blé symbolisant le vin et le pain eucharistiques. Les portraits de Louis XV et de Marie Leszczynska, peints par Jean-Baptiste Van Loo, rappellent les séjours de la reine à Trianon, ajoutant une touche historique à cet espace préservé.

Le Péristyle du Grand Trianon

Le Péristyle du Grand Trianon, ouvert entre la cour et les jardins, offre une liaison élégante entre les deux ailes du bâtiment, protégeant les visiteurs sous une galerie à colonnades.

Lors de la construction en 1687, Jules Hardouin-Mansart a suivi minutieusement les directives de Louis XIV, qui a personnellement supervisé la réalisation du Péristyle. Bien que le terme “Péristyle” soit improprement utilisé ici, car il désigne normalement une galerie de colonnes entourant un bâtiment ou une cour, cette appellation est restée depuis l’époque de Louis XIV. Le portique confère au Grand Trianon une transparence unique, permettant une transition fluide de la cour aux jardins.

En 1810, Napoléon a fait vitrer le Péristyle des deux côtés pour faciliter la communication entre son appartement et celui de l’Impératrice. Ce vestibule a également eu des usages judiciaires plus tard, notamment lors du procès du maréchal Bazaine en 1873. Les vitrages ajoutés ont été retirés en 1910.

Le Grand Appartement du Grand Trianon

Symétrique à l’appartement de l’Impératrice de l’autre côté du Péristyle, le Grand Appartement occupe l’aile droite du Grand Trianon. Initialement complété par l’aménagement du Petit Appartement de l’Empereur et l’aile de Trianon-sous-Bois, le mobilier actuel date principalement du Premier Empire.

Le Salon Rond

Ce vestibule, donnant accès au premier appartement occupé par Louis XIV de 1688 à 1691, arbore un décor de colonnes corinthiennes, un dallage en marbre, et des tableaux datant de cette période. Un tambour de menuiserie à droite de la cheminée dissimule un escalier emprunté par les musiciens pour accéder à la tribune voisine, utilisée lors des soupers du roi.

 

Le Salon de Musique

Anciennement antichambre du premier appartement de Louis XIV, ce salon servait de lieu pour le souper du roi. Les boiseries de cette pièce, parmi les plus anciennes du palais, sont ornées des volets des tribunes où les musiciens prenaient place pour jouer pendant les repas. Sous Napoléon, cette pièce a été transformée en salon des Officiers, puis en salle de billard sous le règne de Louis-Philippe. Les chaises recouvertes de tapisserie de Beauvais ont été spécialement conçues pour cette salle, tandis que le guéridon et la fontaine à thé ont été ajoutés sous le Second Empire. Les tableaux représentant Mars et Pallas proviennent de l’antichambre des Jeux et de la chambre du Sommeil.

Le Salon de Famille de Louis-Philippe

Créé par Louis-Philippe en fusionnant deux pièces existantes, ce grand salon était le lieu de réunion pour le roi et sa famille, qui appréciaient leur séjour à Trianon. La pièce était meublée dans l’esprit du temps avec des tables de jeu et à ouvrage, des sièges et des canapés capitonnés recouverts de cannetille jaune à motif bleu.

Le Salon des Malachites

Ce salon tire son nom des présents en malachite du tsar Alexandre Ier à Napoléon, qui ont été placés dans cette pièce. Il était initialement le grand salon à l’Empereur.

Le Salon Frais

Son nom provient de son exposition au nord. Utilisé comme cabinet du Conseil sous Napoléon, Charles X y a pris congé de ses ministres en 1830. Les boiseries magnifiques datent de l’époque de Louis XIV, de même que les tableaux. Le mobilier, quant à lui, remonte au Premier Empire, avec des meubles “serre-papiers” de Jacob-Desmalter, un régulateur de Lepaute, un baromètre-thermomètre de Bailly, et des sièges recouverts de tapisserie de Beauvais.