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LA SEULE NATURE MORTE CONNUE DE FRANÇOIS BOUCHER AUX ENCHÈRES

vente aux enchères le 12 décembre 2025
la seule nature morte connue de François Boucher (1703-1770).

maison de vente Pescheteau-Badin

 

L’exposition publique (entrée libre) a lieu à Hôtel Drouot (9 rue Drouot, 75009 Paris) le 11 décembre de 11h à 20h et le12 décembre de 11h à 12h.

 

François Boucher (Paris, 1703-1770) 

Nature morte au vanneau huppé et au combattant varié 

Huile sur toile, 45 x 33,7 cm 

Signée en bas à gauche : f. Boucher 

Vers 1745 

Estimation : 100 000 / 150 000 €

 

 

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Cette œuvre inédite, qui n’a jamais été présentée sur le marché de l’art ni aux enchères, révèle pour la première fois une facette totalement méconnue du peintre du roi : sa pratique quotidienne de la nature morte, un exercice qu’il menait chaque matin pendant deux heures selon le témoignage de son élève Johann-Christian von Mannlich. 

 

« Une nature morte de François Boucher : c’est un événement en soi. Jamais passée sur le marché, inconnue des catalogues raisonnés, cette œuvre révèle un pan méconnu du peintre et entre immédiatement dans la catégorie des pièces de collection. Sa fraîcheur, son sujet, sa provenance : tout concourt à en faire une découverte majeure pour les amateurs de peinture française du XVIIIe siècle. »
— Brice Pescheteau-Badin, commissaire-priseur, Pescheteau-Badin

 

« Cette nature morte, la seule conservée à ce jour de François Boucher, jette une lumière inédite sur la discipline quotidienne du peintre. Bien loin des compositions galantes pour lesquelles il est célébré, elle révèle un regard précis, une touche dense, et une liberté d’exécution fascinante. C’est un tableau discret mais fondamental, qui redéfinit silencieusement les contours de son œuvre. »
— Stéphane Pinta, Cabinet Turquin.

 

UNE DÉCOUVERTE QUI RÉVÈLE LE QUOTIDIEN DE FRANÇOIS BOUCHER

 

François Boucher a probablement réalisé de nombreuses natures mortes, aujourd’hui perdues : nous découvrons aujourd’hui qu’il peignait ou dessinait chaque matin pendant deux heures tout objet se trouvant sous ses yeux, appliquant strictement ce qu’Oudry développe dans sa conférence intitulée « Sur la manière d’étudier la couleur en comparant les objets les uns avec les autres », donnée à l’Académie royale de Peinture et Sculpture en 1749. L’élève de Boucher, Johann-Christian von Mannlich décrit avec précision dans ses Mémoires cet exercice auquel l’artiste se soumettait quotidiennement. 

Cette œuvre unique, qui a survécu au temps et se trouve en excellent état de conservation, constitue donc un émouvant témoignage de cette pratique méconnue du maître. 

 

UNE ŒUVRE UNIQUE DANS LE CORPUS DU PEINTRE

Cette nature morte constitue un ajout important à l’œuvre peint de François Boucher. C’est un sujet unique dans le corpus du maître. La maîtrise de la touche et des empâtements, la beauté de la composition et la précision de l’exécution, l’usage de noir nuancé de vert sombre, présentent toutes les caractéristiques propres au métier de François Boucher et doit etre datée autour de 1745, période de maturité de l’artiste. On ressent l’influence des maîtres nordiques du XVIIe siècle, qui avaient beaucoup inspiré François Boucher dix ans auparavant, et qu’il restitue dans certaines de ses scènes de genre telles que La Belle cuisinière, La Belle Villageoise ou Le Retour du Marché. 

Cette nature morte peut être rapprochée de celle qui figure au pied de la Diane sortant du bain du musée du Louvre datée de 1742. Le Repos des Nymphes de Diane au retour de la chasse du musée Cognacq-Jay, daté de 1745 (inv.J.10) présente lui aussi une nature morte pouvant être comparée à notre tableau.

 

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Diane sortant du bain, musée du Louvre,1742 
 

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Le Repos des nymphes au retour de la chasse,
dit Le Retour de chasse de Diane, musée Cognacq-Jay, 1745

 

L’INFLUENCE D’OUDRY ET L’ART CYNÉGÉTIQUE 

Ces sujets de natures mortes liés à la chasse évoquent aussitôt Jean-Baptiste Oudry, peintre de cour du Roi. Ce dernier entretient une relation étroite avec le jeune François Boucher de vingt ans son cadet. Leur collaboration fructueuse à la manufacture de Beauvais à partir de 1736, et les belles natures mortes que Boucher insère dans ses tableaux dès 1735, illustrent les échanges entre les deux artistes. Il achète à Oudry, à peu près à cette période, une de ses toiles : une Nature morte avec une perdrix et un lapin aujourd’hui conservée au château de Drottningholm en Suède (inv. DRH 28). Il est d’ailleurs intéressant de constater, en comparant les deux tableaux, la différence de procédé entre les deux peintres. Oudry privilégie les tons blancs et gris. Il redoute l’usage des pigments noirs, crainte qu’il évoque dans l’un de ses discours. Boucher, quant à lui, s’émancipe de ce principe. Il n’hésite pas à se servir du noir pour créer de profonds contrastes. 

Le présent tableau témoigne de la maîtrise de l’artiste dans cet exercice, peu représenté aujourd’hui dans son œuvre, et suggère également que ce genre de trophée de chasse pouvait lui être commandé par un amateur. La signature de l’artiste, discrète mais apposée en pleine matière, semble en effet indiquer une commande et non un simple exercice, malgré la simplicité du sujet.

 

FRANÇOIS BOUCHER (1703-1770) : AU-DELÀ DU ROCAILLE

 

Peintre du roi et directeur de l’Académie royale, François Boucher incarne l’art français du XVIIIe siècle. Élève de François Lemoyne, prix de Rome en 1723, il développe un style gracieux et sensuel qui séduit l’aristocratie de son temps.

Premier peintre de Madame de Pompadour, il excelle dans les scènes galantes, la mythologie et les pastorales qui définissent l’esthétique rocaille. Son influence s’étend bien au-delà de la peinture : cartons de tapisseries, décors d’opéra, arts décoratifs. Maître de Fragonard et de nombreux artistes de sa génération, Boucher règne sur l’art parisien pendant près de quarante ans. 

Cette nature morte révèle une facette inconnue de son génie : loin des bergeries idylliques et des Vénus poudrées, elle témoigne de sa rigueur technique et de sa discipline quotidienne dans un genre qu’il pratique assidûment mais n’expose jamais. 

 

EXPOSITION PUBLIQUE À PARIS (entrée libre) 

• Lieu : Hôtel Drouot, 9 rue Drouot, 75009 Paris 

• Dates :
 – 11 décembre 2025 : 11h-18h
 – 12 décembre 2025 : 11h-12h 

VENTE AUX ENCHÈRES 

• Date : 12 décembre 2025 

• Lieu : Hôtel Drouot, 9 rue Drouot, 75009 Paris 

• Maison de ventes : Pescheteau-Badin, 16 rue de la Grange Batelière, 75009 Paris 

• Expert : Stéphane Pinta, Cabinet Turquin

 

 

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