Le cloître disparu est de nouveau visible grâce à un subtil jeu de tonte et un peu d’imagination ! L’abbaye se redessine sous vos yeux tout au long de la visite.
lieu de sérénité dans les Monts d’Arrée
Dans une campagne reculée du Finistère, au pied des Monts d’Arrée, un silence particulier s’installe. Celui d’un lieu retiré du monde. L’abbaye du Relec se dévoile doucement, à qui prend le temps
Un havre fondé pour la contemplation
Retour en 1132. Sur ces terres rudes et sauvages,
les moines cisterciens fondent un monastère à
l’écart du tumulte. Un lieu de prière, de travail
et de silence. Fidèles aux préceptes de l’ordre,
ils bâtissent avec sobriété une grande abbatiale
romane, un cloître dont il reste encore quelques
vestiges. Étangs, fontaine monumentale et
prairies ceinturées de douves : tout ici répond à
un équilibre entre nature et architecture.
Au fil des siècles, le Relec devient un domaine
agricole florissant. Les moines aménagent un
système hydraulique ingénieux, toujours visible
aujourd’hui, pour irriguer les jardins. Ils font
travailler la terre, la louent à des familles qui
se transmettent ces parcelles de génération
en génération. Après cette longue période de
prospérité viennent les Guerres de Religion, les
pillages, le déclin. Mais l’esprit du lieu résiste.
Une abbaye ancrée dans un Finistère intérieur et confidentiel
Le Relec, c’est une abbaye profondément
finistérienne, dans chacune de ses pierres. Non
seulement par son implantation dans le creux
des Monts d’Arrée, mais aussi par sa capacité à renaître du lien aux gens et à la terre. Longtemps,
elle fut un lieu de foires aux bestiaux, où l’on
négociait chevaux, bœufs et moutons dans un
joyeux tumulte. Ces foires ont gravé dans l’ADN
régional la tradition du commerce d’animaux
d’élevage et de trait.
Puis, comme un second souffle, le Relec se
relève au gré des projets portés par les habitants.
Aujourd’hui, des artistes élisent domicile dans
cette abbaye pas comme les autres, avec de
nombreux ateliers et projets en lien avec le
territoire. Et l’exposition immersive proposée sur
le site permet aux visiteurs de comprendre les 9
siècles d’Histoire qui ont rythmé la vie du lieu
Un lieu de vie et d’écoute
Loin d’être un vestige figé, le Relec vit. Depuis 18 ans, il résonne chaque été des voix
du monde entier avec le festival Arrée Voce. Polyphonies corses, chants de gorge,
complaintes bretonnes : les traditions orales se rencontrent et se répondent dans ce
lieu un peu magique.
Dans les jardins, l’exposition vivante « Au pied de mon arbre » invite à observer
autrement. À prendre le temps, comme le faisaient les premiers occupants. À voir le
potager en tant qu’écosystème, à comprendre le concept de jardin-forêt, nourricier
et écologique pour la planète. Un sac d’activités à la main, les enfants s’approprient
les lieux, les yeux grands ouverts. Et, si l’on tend l’oreille, entre deux souffles de vent,
il se peut que l’on entende encore battre le cœur monastique du Relec. Sereinement,
comme un chant qui n’aurait jamais cessé.