Célébrations du 28 juin au 2 novembre 2025
Azay le Rideau
Le Centre des monuments nationaux dévoile une programmation estivale inédite
« Fêter le cinquième centenaire de l’un des monuments de notre réseau
est une opportunité unique de le mettre en lumière et je me réjouis
qu’elle soit offerte cette année au château d’Azay-le-Rideau. Une
lumière différente, un prisme nouveau, celui d’un programme riche pour
tous les publics, mais également et surtout participatif. Participatif
grâce au spectacle immersif créé pour l’occasion et qui réunira 200
bénévoles, essentiellement des habitants du territoire, heureux de
s’investir pour fêter leur château, celui de leur quotidien, auquel ils
sont légitimement attachés. Une nouvelle occasion de faire de l’un des
monuments du CMN un véritable lieu de vie et de rencontres humaines. »
Marie Lavandier, Présidente du Centre des monuments nationaux
animations et de festivités :
spectacle immersif, flânerie nocturne, exposition, théâtre, concerts, bal Renaissance, démonstrations historiques, animations pour les familles
Château d’Azay-le-Rideau
© Léonard de Serres – CMN
Château d’Azay-le-Rideau, Lumière de verre
© Léonard de Serres – CMN
EXPOSITION
Hidden portraits / Portraits cachés
par Volker Hermes
Du 28 juin au 2 novembre
L’exposition Hidden Portraits / Portraits Cachés présente une trentaine d’œuvres du photographe et artiste allemand Volker Hermes. À travers des photo-montages numériques, l’artiste revisite des portraits historiques en y intégrant des ornements détournés, inspirés des costumes du XVIe au XIXe siècle, qui envahissent le tableau. La mode, avec ses étoffes luxueuses et ses bijoux, occupe une place prépondérante dans ses œuvres. Ces éléments ajoutés et recomposés, tous extraits de détails des portraits, transforment l’image en une fiction visuelle créant ainsi une atmosphère intrigante et décalée.
Comme un clin d’œil facétieux à l’importante collection de portraits des marquis de Biencourt, propriétaires du château au XIXe siècle, les œuvres de Volker Hermes s’intègrent aux toiles historiques de la collection permanente du château.
SPECTACLES
La Conjuration d’Azay
par Le Théâtre des Minuits
Du 16 juillet au 23 août
Le 27 juin 1619, la marquise Françoise de Lansac reçoit chez elle, au château d’Azay-le-Rideau, celui qui a partagé ses jeux d’enfants, Louis XIII, roi de France et de Navarre. Les visiteurs sont invités à suivre les protagonistes de cette histoire incarnée par les comédiens du Théâtre des Minuits ainsi que les habitants de la commune d’Azay-le-Rideau et de ses environs qui se produisent bénévolement à chaque représentation. Un véritable plongeon dans le XVIIe siècle.
FLÂNERIE NOCTURNE – LUMIÈRE DE VERRE
Du 16 juillet au 23 août 2025
Tandis que les façades du château sont illuminées par la lumière de verre, les visiteurs déambulent dans les allées du parc éclairées par des torches et des lanternes au son de musiques anciennes et de sons de la nature capturés par un audio-naturaliste.
Mais aussiLa Roulotte d’Arlequin par Doulce Mémoire, l’opéraLalilo,Le Liechipar le Théâtre des Minuits etIllustre Renaissancepar la Compagnie Outre-Mesure.
Comédie musicale La roulotte d’Arlequin
par Doulce mémoire
Vendredi 11 juillet
BAL RENAISSANCE
PAR LA COMPAGNIE OUTRE-MESURE
Mardi 29 juillet 2025
Les participants replongent au cœur du XVIe siècle, le temps d’une soirée exceptionnelle dans la cour d’honneur du château ! Au son envoûtant du luth, de la musette à bouche, du clavecin ou encore de la sacqueboute, six musiciens font revivre l’esprit festif de la Renaissance.
ENTRETIEN AVEC BENOÎT GRÉCOURT, ADMINISTRATEUR DU CHÂTEAU D’AZAY-LE-RIDEAU
Site emblématique du Val de Loire, le château
d’Azay-le-Rideau conjugue héritage et modernité.
À l’occasion de son cinquième centenaire, Benoît
Grécourt, son administrateur, dévoile les grandes
lignes d’un programme commémoratif exceptionnel et les enjeux de développement du monument.
Le château d’Azay-le-Rideau est un haut lieu culturel, riche autant par son histoire que par son
architecture. Pour quelles raisons ?
Benoît Grécourt : Azay est une sorte de modèle parfait
de l’architecture renaissante française. L’élégance de
sa silhouette, son ornementation raffinée, le caractère
novateur de son escalier, le contraste entre le blanc des
façades de tuffeau et le bleu des hautes toitures d’ar-
doise révèlent un prototype de la demeure idéale du
XVIe siècle. Et cette impression est accentuée par l’ho-
mogénéité de l’ensemble. Azay n’est pas un château
composite comme la plupart des grands châteaux de
la Loire qui ont évolué au fil des siècles. Il a été conçu
dans un seul et même élan. Le château
doit également beaucoup aux restaura-
tions et aménagements du XIXe siècle,
qui non contents de l’avoir sauvé de la
ruine, l’ont en quelque sorte parachevé et
lui ont donné son caractère romantique
actuel, en particulier grâce au miroir
d’eau et aux jardins. C’est aujourd’hui l’un
des plus iconiques châteaux de la Loire.
Comment envisagez-vous son développement dans les années à venir ?
B. G. : Si le château est éminemment célèbre dans
la région Centre-Val de Loire et occupe une position
stratégique par sa fréquentation annuelle d’environ
320 000 visiteurs, je pense qu’il n’a pas encore atteint
le rang qu’il mérite dans le secteur extrêmement
concurrentiel des châteaux de la Loire. L’offre cultu-
relle et touristique y est très dense et il faut parvenir
à tirer son épingle du jeu. C’est pourquoi, en termes
d’événements culturels, les propositions doivent être
vraiment exigeantes. L’exposition « Habiller le merveilleux, costumes de scène », présentée l’an passé en
partenariat avec le Centre national du costume et de
la scène de Moulins, est un bon exemple de la qualité
des propositions. Il faut aussi innover et surprendre le
public – nous tentons de le faire, notamment dans le
cadre du cinquième centenaire et des expositions des
années à venir –, et développer les offres destinées au
public familial.
Il faut du reste préciser que l’équipe d’Azay travaille
depuis longtemps déjà à une amélioration continue
de l’expérience visiteur et de l’apprentissage des
connaissances. Le monument démultiplie le nombre
de supports et actions de médiation qui répondent à
une demande toujours plus exigeante des différents
publics. Je dois dire qu’à mon arrivée, j’ai été très
agréablement surpris par la qualité et la diversité de
cette offre, tant pour les publics dits « éloignés du
patrimoine » – EPHAD, centres sociaux, etc. – que
pour ceux qui le sont géographiquement. Au départ,
ces démarches ont souvent été très expérimentales,
mais elles ont porté leurs fruits. Les visites guidées à
distance en sont sans doute la meilleure illustration.
Plus de soixante ont été proposées en 2024 et les
chiffres sont encore en progression depuis le début
d’année. Ce médium a en outre permis de tisser de
magnifiques partenariats pédagogiques avec des
lycées du monde entier : Houston, Hanoï et Beyrouth.
Je trouve ça magique de faire « voyager »
Azay de l’autre côté du globe. Il faut abso-
lument poursuivre cet élan.
Comment le château d’Azay-le-Rideau s’inscrit-il dans son territoire ?
B. G. : Comme je le disais, le château
se situe dans une zone géographique
où l’offre culturelle et patrimoniale est
très concurrentielle. À mon arrivée, j’ai
constaté une réelle attente des institu-
tions locales pour un dialogue plus étroit
avec le château. Pour moi, l’un des rôles importants
d’un administrateur est de prendre un bâton de pèlerin
et de rencontrer les différents partenaires éventuels.
Il faut « occuper le terrain ». C’est comme cela que
les liens avec le conseil régional se sont resserrés et
qu’Azay a intégré le festival d’art contemporain Ar[t]
chipel. Le château accueillera une grande exposition
Calder à l’automne 2026 et une exposition d’un artiste
régional dès l’automne 2025. L’agence départemen-
tale de tourisme est aussi un partenaire privilégié entre autres pour l’organisation de « Noël au Pays des
châteaux », tout comme la mairie d’Azay-le-Rideau ou
la communauté de communes qui soutiennent finan-
cièrement cette année, et ce pour la première fois,
notre programmation culturelle. Enfin, un point fonda-
mental selon moi : le château doit s’adresser davan-
tage aux habitants du territoire en leur proposant de
s’impliquer très directement. Le cœur de la program-
mation du cinquième centenaire sera d’ailleurs un
spectacle immersif qui nécessitera la participation
d’environ 200 bénévoles. Un bel exemple de ce que
nous souhaitons développer à l’avenir : un monument
ouvert au monde mais bien ancré dans son territoire.
L’année 2025 marque le cinquième centenaire de
la construction du château, pouvez-vous nous dire
de quelle manière vous avez pensé cette commémoration ?
B. G. : Dès mon arrivée, on m’a immédiatement parlé
de l’opportunité de fêter cet anniversaire. Madame
la maire d’Azay-le-Rideau y tenait particulièrement
et elle avait raison. Avec Nathalie Muratet, cheffe
du service culturel, et son équipe nous avons rapi-
dement imaginé un programme ambitieux digne de
l’événement. L’objectif n’est pas simplement de célé-
brer l’époque de François Ier qui a vu l’édification du
château Renaissance, mais bien de rendre hommage
aux cinq siècles d’histoire qui se sont écoulés depuis.
Nous avons donc conçu un programme pluridiscipli-
naire, mêlant art contemporain, spectacle immersif,
concerts, théâtre et activités familiales. L’essentiel des
festivités se déroulera entre fin juin et fin septembre,
mais l’anniversaire du château sera célébré tout au
long de l’année. À ce titre, l’édition 2025 de « Noël au
Pays des châteaux » mettra à l’honneur cet événement exceptionnel.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur ce spectacle immersif, ainsi que ses enjeux ?
B. G. : La légende veut que trois rois soient venus à
Azay-le-Rideau. François Ier en aurait posé la première
pierre, mais aucune source ne le confirme, tout comme
la prétendue visite de Louis XIV. En revanche, Louis
XIII, alors âgé de dix-huit ans, y a, selon des sources
historiques, séjourné trois jours en 1619. Cette année
est très intéressante : le jeune roi est en guerre contre
sa mère Marie de Médicis, on assiste à l’émergence du
futur cardinal de Richelieu qui tente de les réconcilier, le duc de Luynes cherche à garder tout son ascendant
sur le roi et les intrigues de cour vont bon train… En
résumé, c’est une année très romanesque.
Nous l’avons par conséquent choisie comme trame
du scénario du spectacle spécialement écrit pour
Azay. Grâce à des interactions entre comédiens et
public, l’expérience se veut immersive et sensorielle,
décors, lumières, costumes et parfums recréeront
l’atmosphère du XVIIe siècle. Les comédiens bénévoles
et professionnels incarneront les figures historiques
de cette année 1619, de même que des personnages
inventés pour les besoins de l’intrigue, le tout sur le
modèle des farces théâtrales à la mode à cette époque.
C’est un spectacle créé avec le Théâtre des Minuits,
compagnie installée dans le Loiret.
L’exposition de portraits de l’artiste Volker Hermes est également un grand événement, pourriez-vous nous en dire quelques mots ?
B. G. : Tout d’abord, il me semble important de souli-
gner l’intérêt de la collection de portraits historiques du
château d’Azay-le-Rideau, qui rappelle celle dispersée
des marquis de Biencourt. Propriétaires du château
au XIXe siècle, ils détenaient l’une des collections de portraits les plus prestigieuses de France. Aujourd’hui,
elle est conservée en grande partie au musée Condé
au château de Chantilly. Cette thématique du portrait
est passionnante parce qu’elle humanise l’histoire du
château. Elle peut aussi facilement inspirer la création
contemporaine.
J’ai découvert le travail de Volker Hermes il y a
quelques années. Par de facétieux photomontages,
il s’amuse à détourner des portraits historiques. Avec
l’équipe du monument, nous avons estimé que ce
serait une excellente idée pour attirer de nouveaux
publics. Pour cette exposition, l’artiste travaille prin-
cipalement sur des œuvres présentes dans le château
et intègre ses créations aux décors. C’est une sorte de
rencontre décalée entre le passé et l’art contemporain
qui évoque celles et ceux qui ont fait l’histoire d’Azay
pendant cinq siècles.
Ces festivités du 5e centenaire s’ancrent-elles au sein d’autres commémorations ?
B. G. : Effectivement, l’année 2025 marque le ving-
tième anniversaire du classement du Val de Loire à
l’Unesco, la célébration des dix ans de « La Loire à
Vélo » et du classement du repas gastronomique des
Français au patrimoine immatériel de l’Unesco. En
intégrant ces commémorations, le château d’Azay-
le-Rideau s’inscrit encore davantage dans une dyna-
mique culturelle et touristique régionale et s’affiche
comme un site incontournable du Val-de-Loire.
Grâce à des
interactions entre
comédiens et public,
l’expérience se
veut immersive et
sensorielle ; décors,
lumières, costumes
et parfums recréeront
l’atmosphère du XVIIe
siècle.
Château d’Azay-le-Rideau
Centre des monuments nationaux
37190 Azay-le-Rideau
chateau.azay-le-rideau@monuments-nationaux.fr
Chateau d’Azay le Rideau – officiel
@chateauazaylerideau