Pour célébrer son 90ème anniversaire, l’Armée de l’air a effectué un survol au-dessus du Château de Versailles, revenant ainsi à ses origines, là où l’état-major s’était installé dans les années 1930.
Le Château de Versailles, symbole de la grandeur et de la splendeur de la monarchie française, a également joué un rôle dans l’histoire militaire du pays. Parmi les diverses utilisations du château et de ses dépendances, l’une des plus notables est liée aux débuts de l’aviation militaire française.
Les Écuries de Versailles, divisées en la Grande Écurie et la Petite Écurie, ont été conçues par Jules Hardouin-Mansart pour abriter les chevaux et les carrosses de la cour. La Grande Écurie, située au nord de l’Avenue de Paris, était principalement destinée aux chevaux de guerre et de parade, tandis que la Petite Écurie, située au sud, servait aux chevaux de service.
La Naissance de l’Aviation Militaire Française
L’aviation militaire française trouve ses origines au début du 20ème siècle. En 1909, l’armée française crée la première unité aérienne au monde, le Bataillon de l’aéronautique, composé de ballons d’observation. En 1912, ce bataillon devient le Service aéronautique, rattaché à l’Armée de Terre. Pendant la Première Guerre mondiale, l’aviation militaire connaît un développement rapide, passant de quelques dizaines d’aéronefs à plusieurs milliers.
Dans les années qui suivent la Première Guerre mondiale, la Petite Écurie du Château de Versailles devient un lieu stratégique pour l’aviation militaire française. Utilisée comme centre de formation et de réunions pour les officiers de l’armée de l’air, elle joue un rôle crucial dans le développement de doctrines et de stratégies aériennes.
L’Armée de l’air française est officiellement fondée le 2 juillet 1934, devenant ainsi une branche indépendante des forces armées françaises. Cette indépendance marque un tournant dans l’organisation et le développement de l’aéronautique militaire en France. La Petite Écurie de Versailles continue de servir de lieu de rassemblement et de formation pour les aviateurs français.
Un Héritage Durable
Aujourd’hui, la Petite Écurie abrite l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles (ENSA-V), mais son passé militaire reste un témoignage important de l’évolution de l’aviation militaire française. Les archives et les documents conservés relatifs à cette période permettent de mieux comprendre le rôle crucial que ce lieu a joué dans l’histoire de l’Armée de l’air.
Pour fêter ses 90 ans, l’Armée de l’air a offert une célébration spectaculaire devant 20 000 spectateurs, créant un moment suspendu aussi bien pour les parachutistes que pour le public, malgré leurs milliers de sauts à leur actif. Un moment historique a été marqué par un Rafale volant à sa vitesse minimale, paradant aux côtés de son ancêtre des années 30, suscitant des frissons parmi la foule. Même les plus habitués ont été émus par cette démonstration grandiose, qui pourrait bien inspirer de nouvelles vocations.
Un village éphémère
À l’occasion de cette célébration, les 27 et 28 juin 2024 à Versailles, un village éphémère a été installé par les Aviateurs sur l’avenue de Paris, face au château de Versailles. Ce village, ouvert au public, permet une immersion totale dans les missions de l’AAE.
Les visiteurs ont eu l’occasion d’explorer divers stands et de se glisser dans la peau de pilotes, grâce à l’accès aux cockpits de chasseurs emblématiques tels que l’Alphajet et le Mirage 2000. Cette expérience immersive permet de découvrir l’environnement de travail des aviateurs. En outre, la réalité virtuelle (VR) offre aux participants la possibilité de vivre des missions intenses, avec des casques VR procurant une expérience inédite et captivante.
Sous la tente principale, le département événementiel du Service d’information et de relations publiques de l’armée de l’Air et de l’Espace (SIRPAAE) a assuré l’animation les 27 et 28 juin pour répondre aux questions et animer les activités.
L’armée de l’Air et de l’Espace a été mise en valeur au Palais des Congrès de Versailles le 27 juin. Les visiteurs ont afflué pour découvrir l’exposition, où un modèle du SPAD VII du capitaine Guynemer trônait au centre. Réparties sur trois étages, les unités de l’armée ont présenté leur patrimoine et leurs innovations, allant des escadrons de soutien technique aux escadrons de chasse. Un musée virtuel permettait également de visiter les espaces traditionnels des bases aériennes via une plateforme numérique lancée en 2022.